LE COMITÉ FRANÇAIS de lutte contre l’hypertension artérielle (CFLHTA), la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA) et la Société française neurovasculaire (SFNV), avec le soutien de la Direction Générale de la Santé (DGS), ont décidé d’unir leurs forces pour insuffler une nouvelle dynamique à la prise en charge de l’hypertension artérielle. Les complications de l’HTA sont nombreuses, notamment avec les AVC (40 % seraient directement attribuables). En France, selon l’Étude Nationale Nutrition Santé (ENNS), en 2006, parmi les hypertendus traités seuls 50,9 % avaient une pression normalisée par le traitement. « Après une période de nette amélioration du pourcentage de patients traités et contrôlés, ce taux est relativement stagnant en France, alors qu’il a continué de progresser aux États-Unis et dans des pays européens voisins, notamment en Grande-Bretagne », explique le Pr Jean-Jacques Mourad (Président du CFLHTA). De multiples facteurs sont à l’origine de cette situation, liée à la fois aux patients (manque de motivation, mauvaise observance) et aux médecins (banalisation de l’HTA, inertie thérapeutique…). « Atteindre l’objectif tensionnel chez plus de 70 % des hypertendus traités est un objectif que chaque médecin peut atteindre si des actions précises sont appliquées », ajoute-t-il.
7 conseils pour une meilleure prise en charge.
Le Pr Girerd (Président du SFHTA), explique ainsi la démarche des experts de l’HTA, qui ont édité un livret guide informatif et pragmatique, basé sur des messages simples : « si chaque médecin applique les 7 points suivants, l’objectif sera atteint ».
- S’assurer du niveau tensionnel en dehors de la consultation : l’usage des méthodes de mesures ambulatoires (MAPA ou automesure) doit être soutenu.
- Dépister la mauvaise observance : il suffit de poser quelques questions simples« avez-vous manqué un ou plusieurs traitements depuis la dernière visite ? ». La brochure propose un test d’évaluation de l’observance en six questions.
- Passer de la monothérapie à la bithérapie fixe en cas de non-contrôle après le traitement initial : la monothérapie ne permet le contrôle que de 25 % des hypertendus.
- Proposer la trithérapie chez les patients non contrôlés par une bithérapie : cette situation peut concerner jusqu’à 50 % des hypertendus d’une patientèle. La trithérapie préconisée chez la majorité des patients en prévention primaire est la combinaison d’un bloqueur du système rénine-angiotensine, d’un inhibiteur calcique et d’un diurétique thiazidique.
- Rechercher les signes en faveur d’une cause à l’HTA non contrôlée : hyperaldostéronisme (en cas de kaliémie ‹ 3,7 mmol/l ou de prescription chronique de supplémentation potassique), syndrome d’apnée du sommeil (échelle de somnolence d’Epworth)…
- Organiser le parcours de soins des hypertendus et l’accès aux spécialistes.
- Évaluer la performance de la prise en charge.
Le livret sera envoyé à plus de 55 000 médecins généralistes et 4 000 médecins spécialistes. Il est aussi téléchargeable sur www.comitehta.org et www.sfhta.org.
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