LES DONNÉES récentes de l’étude nationale Nutrition Santé ENNS (1) montrent que la prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) chez des sujets âgés de 18 à 74 ans est de 31 %, plus élevée chez les hommes que chez les femmes, et augmente avec l’âge pour atteindre les deux tiers de la population chez les 65-74 ans. La moitié des hypertendus ne sont pas diagnostiqués et, parmi les hypertendus traités seulement 41,8 % des hommes et 58,5 % des femmes atteignent les objectifs tensionnels qui sont < 140/90 mmHg et < 130/80 chez certains patients, notamment les diabétiques. Avec l’âge, le contrôle tensionnel diminue. « Même s’il existe une amélioration de la prise en charge de l’HTA par rapport à une époque assez récente, celle-ci reste insuffisamment détectée, traitée et contrôlée en France », insiste le Pr Daniel Herpin.
Parmi les éléments pouvant expliquer cette carence de contrôle, l’observance des patients est largement en cause. Deux ou trois antihypertenseurs sont souvent nécessaires pour atteindre les objectifs tensionnels « La meilleure monothérapie ne contrôle pas plus de 50 % des patients alors qu’une bithérapie régule la PA dans 80 %. Par ailleurs, la réduction du nombre de complications cliniques est supérieure sous bithérapie à faible dose comparée à une monothérapie à dose élevée. »
Pour améliorer l’observance, il faut simplifier le traitement.
Les bithérapies en association fixe, plus « simples », favorisent l’adhésion du patient au traitement comme vient de le montrer la métaanalyse de Bangalore (2). Le choix des antihypertenseurs à prescrire repose sur le profil de chaque patient. Parmi les bithérapies, l’association d’un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II (ARAII) et d’un inhibiteur calcique (IC) est synergique et diminue la fréquence de survenue des effets indésirables. Nouveau produit bientôt disponible, Axeler (Laboratoires Ménarini), est une association fixe d’amlodipine et d’olmésartan, indiquée chez les patients dont la PA n’est pas suffisamment contrôlée par l’une ou l’autre de ces molécules. L’étude COACH, menée chez 1 940 patients ayant une HTA légère à sévère a montré qu’Axeler est plus efficace que les deux molécules qui le composent (olmésartan et amlodipine) prises séparément (3). A l’inclusion, la PA moyenne des patients était de 164/102 mmHg. Parmi eux, 79 % avaient une HTA de grade 2 et 65,7 % avaient déjà reçu un traitement antihypertenseur. Les patients ont reçu pendant 8 semaines soit de l’olmésartan à la dose de 10, 20 ou 40 mg, soit de l’amlodipine à la dose de 5 ou 10 mg, soit toutes les associations possibles des deux médicaments, soit un placebo. Axeler a réduit de façon dose-dépendante la pression artérielle diastolique : de 14 mmHg avec la forme 20/5 mg à 19 mmHg sous Axeler 40/10 mg et la pression systolique de 23,6 mmHg sous Axeler 20/5 mg à 30,1 mmHg avec la forme 40/10 mg. Ces diminutions étaient significativement plus importantes que celles obtenues avec les monothérapies correspondantes (p < 0,001). Ces résultats ont été obtenus dès la deuxième semaine de suivi dans 85 % des cas, aussi bien dans la population globale que dans celle des patients âgés (› 65 ans) ou diabétiques. Les effets indésirables et notamment les dèmes périphériques ont été moins fréquents sous Axeler 40/10 mg que sous amlodipine 10 mg confirmant l’intérêt d’associer un inhibiteur du système rénine-angiotensine-aldostérone pour prévenir ou réduire cet effet indésirable attribué aux antagonistes calciques.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Menarini avec la participation des Drs Irina Leurs (directrice médicale Ménarini France), Bernard Vaisse (Marseille) et du Pr Daniel Herpin (Poitiers).
(1) Godet-Thobie et coll. BEH 2008; 49-50: 477-92.
(2) Bangalore et coll. Am J Med 2007; 120: 713-19.
(3) Chrysant SG et coll. Clinical therapeutics 2008; 30: n°4.
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