LORS DU CONGRÈS de l’ESH, une séance plénière a été consacrée à la variabilité tensionnelle et à sa valeur prédictive d’accident vasculaire cérébral. P. M Rothwell (département de neurologie, John Radcliffe Hospital, Oxford, Royaume-Uni) a développé la notion de « variabilité inter-visite », ou « à long terme ».
Le concept de variabilité tensionnelle fait classiquement référence à la mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA) sur une période de 24 heures. Pour P. M. Rothwell, la différence de pression artérielle constatée entre deux visites en l’absence de changement thérapeutique ou hygiéno-diététique, est également à prendre en considération.
PM Rothwell et coll. ont validé cette hypothèse chez les patients de 4 cohortes ayant un antécédent d’accident ischémique transitoire ainsi que chez 2 011 patients issus de l’étude ASCOT-BPLA ayant une hypertension artérielle traitée. Dans ce travail, la variabilité inter-visite est apparue comme déterminant environ la moitié de la variance de pression artérielle systolique, indépendamment de la pression artérielle moyenne, et prédictive de la survenue d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Variabilité inter-visite et risque vasculaire.
Chez les hypertendus traités de l’étude ASCOT-BPLA, la variabilité inter-visite est apparue prédictive de la survenue d’un AVC ou d’un événement coronaire.
G. Mancia (Milan, Italie) a ensuite rappelé que le système nerveux sympathique joue un rôle important dans la régulation de la variabilité de la pression artérielle à court terme. Elle dépend de différents facteurs, émotionnels, humoraux, ou de stimuli environnementaux. Il a également montré une relation négative entre la sensibilité du baroréflexe et la variabilité tensionnelle sur 24 heures.
L’augmentation de la variabilité tensionnelle à court terme est significativement associée à une augmentation de la pression artérielle, à une atteinte des organes cibles plus importante, à l’augmentation de l’épaisseur intima-media et inversement corrélée à l’hypertrophie ventriculaire gauche.
Les enseignements de l’étude ASCOT.
Par ailleurs, comme PM Rothwell et coll. l’ont montré que dans l’étude ASCOT, par comparaison avec les patients sous aténolol-thiazide, la variabilité tensionnelle inter-visite, à long terme, est apparue mieux contrôlée dans le groupe amlodipine-perindopril, ce qui pourrait rendre compte de la diminution significative de la survenue d’AVC chez les hypertendus ainsi traités.
Dans une méta-analyse qui a porté sur 398 essais cliniques réalisés entre 1950 et 2009, AJ Webb et coll. ont montré que la réduction de la variabilité tensionnelle la plus importante observée entre la mise en œuvre d’un essai et sa conclusion avait été obtenue avec des antagonistes calciques, seule classe pharmacologique avec les diurétiques ayant réduit cette variabilité.
Comme A. Coca (Barcelone, Espagne) l’a montré dans l’étude DICOPRESS, la grande majorité des patients hypertendus devrait recevoir une association antihypertensive, conformément aux recommandations de la Société européenne d’hypertension.
L’intérêt d’une combinaison comportant un inhibiteur de l’enzyme de conversion s’explique par la protection vasculaire qu’il confère. L’étude DAPHNET a ainsi montré que chez les diabétiques, l’administration de perindopril a un effet favorable sur la distensibilité carotidienne, cet effet étant dose-dépendant.
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