Huit mois après avoir été implanté, le deuxième patient à avoir bénéficié du cœur artificiel CARMAT s’est longuement confié au « Journal du dimanche » qui avait été aussi le premier media à recevoir les confidences du Pr Alain Carpentier après la première intervention qui avait finalement abouti au décès du patient alors âgé de 76 ans au bout de 74 jours.
L’homme de 69 ans, qui préfère rester anonyme, dit « avoir tout à fait récupéré ». Opéré le 5 août 2014 à Nantes, il est rentré chez lui le 2 janvier. Les premiers résultats faisaient déjà mention d’une réussite « spectaculaire ». « Je marche, je me lève et je me penche dix à quinze fois chaque jour, sans problème. Je garde mon équilibre. Je ne suis pas dérangé. Je n’y pense même pas. Je fais comme autrefois », raconte le patient, un ancien commercial père de deux enfants et quatre fois grand-père. « En fait, pratiquement dès le jour où j’ai été opéré je me suis senti revivre. C’était assez formidable car j’ai senti tout de suite une clarté de réflexion plus nette. Tout reprenait vie », poursuit-il dans ce long entretien.
Autonomie de 4 à 6 heures
Le nouveau cœur, qui fonctionne avec des batteries, « on arrive à l’oublier facilement », explique le patient. Toutefois, « il ne faut pas oublier de charger les batteries », précise-t-il « Pour cela je tiens un tableau dans lequel je note les heures et les changements, pour vérifier qu’elles tiennent comme il faut. Ce n’est pas compliqué », indique cet homme qui reste l’objet d’un suivi médical régulier avec un rendez-vous hebdomadaire à l’hôpital.
Le Pr Daniel Duveau, le chirurgien qui a réalisé l’opération au CHU de Nantes, a précisé sur BFMTV que le dispositif permet « une autonomie entre 4 et 6 heures ». Il explique aussi leur surprise lors d’une visite : « Nous lui avions bien sûr, prescrit de faire du vélo, d’appartement pour sa rééducation mais il nous a regardés en souriant : "vous dites vélo d’appartement, mais non, je fais du vrai vélo" en ajoutant quand même : "je fais attention dans les côtes". » Le patient qui est suivi une fois par semaine précise que son traitement actuel comprend 3 médicaments par jour dont un anticoagilant et un diurétique. En dehors du suivi médical qui devrait s’assouplir (une visite tous les 15 jours puis une tous les mois), le patient reçoit régulièrement la visite des ingénieurs de CARMAT. « Quatre personnes de CARMAT viennent à tour de rôle et notent mes remarques. Ils sont très à l’écoute. Je leur ai fait une suggestion : fabriquer une sacoche plus grande pour les batteries et un sac à dos pour libérer les mains. Ce serait bien pour bricoler », explique-t-il.
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