En France, plus de 18 % des adultes sont en situation d’obésité, soit près de 10 millions de personnes, selon l'Observatoire français d’épidémiologie de l’obésité (Oféo). Dans quelles circonstances la chirurgie bariatrique est-elle envisageable ? La Haute Autorité de santé (HAS) publie ce 25 septembre un document d’information à destination des patients pour éclairer leur décision et détailler le parcours de soins. Intitulée « ce qu’il faut savoir avant de vous décider », la brochure de 13 pages s’appuie sur les dernières recommandations sur les parcours de soins du surpoids et de l’obésité chez l’enfant et l’adulte, actualisées en février 2024.
Est notamment rappelé que la chirurgie bariatrique n’est pas indiquée dans toutes les situations et doit intervenir en dernier recours. « La chirurgie ne vous sera proposée qu’après une prise en charge médicale globale », lit-on.
Pour rappel, la chirurgie concerne : les personnes dont l’indice de masse corporelle (IMC) est compris entre 30 et 35 kg/m2 et qui ont un diabète de type 2 dont les traitements n’ont pas permis d’atteindre une glycémie équilibrée malgré les modifications du mode de vie – chirurgie métabolique ; les personnes dont l’IMC est supérieur ou égal à 35 kg/m2 et inférieur à 40 kg/m2 avec comorbidités ; et les personnes dont l’IMC est supérieur ou égal à 40 kg/m2.
Suivi médical à vie
Le parcours de préparation à la chirurgie dure au minimum 6 mois, ou davantage, est-il précisé, une durée ponctuée par des séances d’éducation thérapeutique, un accompagnement nutritionnel et en santé mentale, de l’activité physique adaptée… « La perte de poids est l’un des moyens de retrouver un meilleur état de santé, mais n’est pas votre seul objectif. Modifier, dans la durée, vos habitudes de vie a pour but d’éviter, de diminuer, voire de traiter certaines pathologies associées ou aggravées par l’obésité », lit-on.
La HAS insiste sur l’importance d’un suivi médical à vie, alors qu’un patient sur deux est perdu de vue à deux ans. Des consultations spécialisées sont programmées à 3, 6, 12 et 18 mois de la date de l’intervention, puis le suivi peut être assuré par le généraliste ou l’infirmier de pratique avancée (IPA). À partir de deux ans après la chirurgie, la personne doit consulter tous les 6 mois son généraliste ou IPA, et une fois par an le spécialiste. Après la 5e année, un suivi spécifique à la chirurgie bariatrique doit intervenir tous les 3 à 5 ans tandis que le médecin généraliste doit assurer un suivi annuel à vie de l’état de santé.
Enfin, la HAS met en ligne 4 fiches présentant les techniques qu’elle a évaluées et validées : l’anneau gastrique ajustable, la gastrectomie longitudinale ou sleeve gastrectomy, le bypass gastrique avec anse de Roux-en-Y, la dérivation biliopancréatique.
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