C’EST UN NOUVEAU type de trocart, inséré par une incision unique au niveau de l’ombilic, qui a permis de réaliser une cœliochirurgie « single-port » ; le dispositif possède plusieurs valves capables d’accueillir une caméra et 2 à 3 instruments. Le rein a été disséqué, mis dans un sac d’extraction, puis le trocart momentanément retiré, et le rein, enfin, extrait. Une fois refermée, la cicatrice de 6 cm a été largement enfouie dans le nombril offrant ainsi une chirurgie quasiment sans cicatrice visible.
Le temps opératoire aura été de quatre heures, le temps d’ischémie chaude du greffon de quatre minutes et la perte sanguine de 100 ml, ce qui, pour ce dernier point « est une quantité légèrement inférieure à la norme ». Une fois extrait, le rein a été immédiatement pris en charge par l’équipe de transplantation qui l’a greffé chez le receveur. Selon l’équipe, « le greffon a immédiatement repris une fonction avec production d’urine ». Pour l’heure, cette intervention, qui est une première européenne, se présente donc comme une réussite sur tous les plans. Outre l’avantage esthétique pour le donneur, cette nouvelle approche chirurgicale par l’ombilic semblerait diminuer les douleurs postopératoires et accélérer la convalescence. En l’occurrence, la donneuse âgée de 45 ans qui a été hospitalisée quatre jours (contre vingt-six jours pour une intervention standard), indique n’avoir plus ressenti aucune douleur quarante-huit heures après l’opération et doit très prochainement reprendre son travail.
« Devant la pénurie de greffons rénaux en France, cette nouvelle technique de prélèvement pratiquement sans cicatrice visible, pourrait, comme cela a été le cas aux États-Unis, amener plus de personnes à recourir au don de rein apparenté, en améliorant le confort du donneur », a indiqué Xavier Martin, qui rappelle qu’Outre-Atlantique, le prélèvement sur donneur vivant permet de fournir 50 % des dons de reins en vue d’une greffe. L’équipe lyonnaise qui réalise en moyenne une dizaine de greffes avec donneur vivant espère, à l’avenir, pouvoir développer cette chirurgie par trocart unique qui s’inscrit dans l’évolution des techniques mini invasives.
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