Les complications
Les techniques modernes ont permis de diminuer de façon significative le taux de complications. Parmi les complications classiques de la chirurgie, notons :
- le taux d’infection, inférieur à 3 % ;
- le syndrome douloureux régional ou algodystrophie, inférieur à 3 %, dont l’évolution se fait presque toujours vers la guérison, qui peut néanmoins être longue (jusqu’à 24 mois) ;
- la chirurgie de l’avant-pied n’est pas reconnue comme favorisant les phlébites. La prescription d’un anticoagulant ne se fera qu’en cas de terrain à risque et généralement pour une courte période.
Un certain nombre de complications sont plus spécifiques :
- la raideur ; cette chirurgie peut entraîner une diminution de la mobilité articulaire, plus particulièrement gênante chez les grimpeurs ou les patients souvent à genou.
- l’hématome postopératoire qui peut faire le lit de l’infection. Il est favorisé par une reprise trop intensive de la marche. Il doit être surveillé et glacé. En aucun cas il n’est nécessaire de prescrire des antibiotiques à ce stade ;
- dans certains cas, les conditions locales et l’intervention aboutissent à un défaut de correction (soit trop, soit pas assez). Le défaut de correction est retrouvé dans 5 à 10 % des cas selon les chiffres de la littérature. L’excès de correction est mal toléré. Il nécessite souvent une reprise chirurgicale ;
- les troubles de la cicatrisation sont plutôt associés aux techniques classiques où la cicatrice est plus importante. Ils sont favorisés aussi par une reprise précoce des activités ou un hématome postopératoire et augmentent le risque infectieux.
Les interrogations
- Peut-on faire les deux pieds à la fois ?
Il est déconseillé de faire les deux pieds à la fois du fait d’un handicap immédiat trop important et d’une perte de bénéfice pour la rééducation du pied valide.
- Quel est le type d’anesthésie ?
Cette intervention est réalisée dans la grande majorité des cas sous anesthésie locorégionale. Néanmoins, dans certains cas (certains types d’intervention, malade anxieux…) il est nécessaire de réaliser une anesthésie générale.
- Le temps d’hospitalisation.
Dans certaines conditions, cette chirurgie peut être effectuée en ambulatoire. Dans les autres cas, l’hospitalisation est en moyenne de 48 heures.
- Les suites.
Généralement, une chaussure à semelle rigide doit être portée pour une période de trois semaines, suivies ensuite par un chaussage confortable type tennis ou sandale à semelle amortissante. L’appui est généralement autorisé. Il peut être utile de prendre des béquilles au début.
- Les résultats.
Les résultats ont été améliorés, d’une part, par l’hyperspécialisation et, d’autre part, par l'émergence de nouvelles techniques moins invasives. Le taux de bons et très bons résultats est compris entre 90 % et 95 %.
- Les douleurs.
La chirurgie de l’avant-pied était réputée très douloureuse. Les techniques modernes, car elles sont moins invasives, ont permis de diminuer le taux de douleur postopératoire et de le mettre ainsi au niveau de toute autre intervention de chirurgie orthopédique.
- Arrêt de travail et reprise des activités habituelles.
La conduite d’une voiture peut avoir lieu en général entre 4 et 6 semaines.
L’arrêt de travail peut être prolongé jusqu’à trois mois si le patient doit effectuer de longs trajets à pied ou si son travail nécessite une station debout prolongée. Il peut exceptionnellement être de six mois en cas de chirurgie complexe.
- La reprise du sport.
Le vélo, la natation peuvent être débutés au 45e jour. Les sports d’impulsion (course à pied, tennis, football…) peuvent être débutés après le 4e mois, à condition que les douleurs soient absentes.
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