Beaucoup de réactions ce week-end à l'annonce du décès de la Pr Francine Leca, première femme à devenir chirurgienne cardiaque en France et pionnière de la chirurgie cardiaque pédiatrique. La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, a ainsi salué la mémoire de cette grande philanthrope décédée à l'âge de 86 ans.
La secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a également réagi sur X (ex-Twitter) :
Née le 20 mai 1938 à Neuilly-sur-Seine, d’un père originaire du village corse de Calacuccia et d’une mère flamande, Francine Leca s’oriente très jeune vers les études de médecine. Interne des hôpitaux de Paris en 1965, elle choisit la chirurgie cardiaque lors d’un stage dans le service du Pr Jean Mathey à l’hôpital Laennec. En janvier 1968, elle assiste à sa première opération à cœur ouvert puis découvre la chirurgie cardiaque de l’enfant au côté du Pr George Lemoine. « J’ai assisté à ce que je considère encore aujourd’hui comme un miracle, déclarera-t-elle plus tard, on arrête le cœur, on le répare et il recommence à battre. J’ai su que c’était ce que je voulais faire. » Elle renonce alors à la chirurgie de la main, son premier amour, pour se diriger vers cette nouvelle voie.
Selon Pascale Grais-Lacour, directrice médicale de l'association Mécénat Chirurgie qui a travaillé durant 45 ans à ses côtés, notamment à l'hôpital Laennec, la Pr Leca a dû faire sa place « dans un monde d'hommes ». Spécialiste des cardiopathies congénitales de l'enfant, la chirurgienne est « restée proche de beaucoup de ses anciens patients qu'elle avait opérés petits », ajoute cette ancienne assistante de direction hospitalière.
En 1996, la Pr Leca fonde l'association Mécénat chirurgie cardiaque, motivée par la lecture d'une lettre d'un père iranien ne pouvant faire opérer son enfant. Cette association permettra à 5 000 enfants atteints de malformation cardiaque vivant dans des pays à ressources limitées d’être opérés en France. Ces dernières années, elle avait milité activement pour la création d’un CHU en Corse, qui pourrait voir le jour en 2030.
Plusieurs personnalités corses ont, à ce titre, voulu lui rendre hommage, à l’image du président de la communauté de communes Sud Corse, Jean-Christophe Angelini :
Bien qu’ayant elle-même arrêté d’opérer à l'âge de 78 ans, celle qui qualifiait la chirurgie cardiaque « d’artisanat » était toujours impliquée dans la formation de jeunes chirurgiens originaires du monde entier, via son association.
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