En association à un débridement chirurgical

Du tériparatide dans les parodontites sévères

Publié le 16/12/2010
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UN MÉDICAMENT de l’ostéoporose, le tériparatide, pourrait se révéler très intéressant dans les parodontites chroniques sévères. Ce sont les conclusions encourageantes d’un essai américain chez une trentaine de patients ayant une parodontite sévère. En association à une chirurgie du parodonte, un traitement par injection quotidienne de tériparatide (20 microgrammes) sur une durée de 6 semaines s’est avéré efficace sur la formation osseuse alvéolaire à la radiographie. D’après l’équipe du Pr Laurie McCauley, le gain osseux moyen à 1 an était ainsi de 29 % dans le groupe tériparatide versus 3 % dans le groupe témoin.

Une fois randomisé dans l’un des deux groupes, chaque participant se voyait administrer en plus des injections (placebo ou tériparatide) une supplémentation vitamino-calcique (1 000 mg/800 IU). Ces hommes et femmes âgés de 30 à 75 ans présentaient tous une atteinte sévère du parodonte, localisé ou généralisé. Ce qui correspondait dans l’étude à une profondeur de poche d’au moins 6 mm et une perte d’attache d’au moins 6 mm. Le traitement chirurgical, systématiquement réalisé, consistait en un débridement classique des surfaces radiculaires (open flap debridement, en anglais, ou OFD). Une panoramique dentaire était réalisée à l’inclusion et à 1 an.

Très peu d’études ont évalué l’efficacité d’agents locaux et systémiques. L’administration d’agents antirésorptifs, comme les bisphosphonates, avait été suggérée, mais sans grand bénéfice et au prix d’un effet secondaire potentiel rédhibitoire. Dès 3 à 6 mois après le protocole d’injections, le tériparatide s’est révélé efficace sur la formation osseuse et l’effet n’a que peu régressé à 1 an par rapport à la guérison maximale. La profondeur des poches s’est réduite de 33 % (2,42 mm) dans le groupe tériparatide par rapport à 20 % dans le groupe témoin (1,32 mm). L’attache était augmentée respectivement de 22 %(1,58 mm) contre 7 % (0,42 mm). Même si le nombre de patients est faible, aucun effet secondaire grave n’a été rapporté sur la période d’étude.

N Engl J Med 2010; 363:2396-405.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : Le Quotidien du Médecin: 8878