L’ÉPILEPSIE du lobe temporal (ELT) est souvent résistante au traitement pharmacologique. La chirurgie peut alors être indiquée, pour réséquer le foyer responsable. Des études ont montré la validité de cette approche depuis le début des années 2000. Toutefois, le traitement chirurgical de l’ELT est retardé et sous-utilisé, déplorent les auteurs. Les patients sont souvent référés à la chirurgie dix ans après l’échec de deux antiépileptiques (selon la définition internationale de l’ELT réfractaire). Et, depuis l’édition des recommandations en 2001, juste après que l’utilité de la chirurgie a été démontrée, ce délai est demeuré inchangé.
Jerome Engel et coll. ont conduit une étude dans l’objectif de savoir si la réalisation d’un traitement chirurgical sans attendre, peu après la constatation de l’échec des thérapeutiques, permet d’obtenir de meilleurs résultats.
L’étude multicentrique ERSET (Early Randomized Surgical Epilepsy Trial), menée dans 16 centres de traitement de l’épilepsie aux États-Unis, a fait inclure 38 personnes présentant une épilepsie mésiale du lobe temporal massive, avec des crises handicapantes depuis plus de deux ans et une indication chirurgicale pour une résection antéro-mésiale du lobe temporal.
Moins de crises handicapantes dans les deux ans.
Les résultats montrent une supériorité de la chirurgie comparativement à la poursuite du seul traitement médical (tous les patients ont continué à recevoir des médicaments antiépileptiques). Aucun des patients du groupe traité médicalement (n = 23) n’était libéré de ses crises au cours des deux ans suivants, versus 11 des 15 du groupe chirurgie. La chirurgie améliore les patients en terme d’évolution : ils sont plus nombreux à ne plus souffrir de crises convulsives handicapantes pendant les deux ans suivants. Les résultats sont également meilleurs pour ce qui est de la qualité de vie (possibilité de conduire, socialisation). Les auteurs indiquent que ces conclusions sont possibles, même si le nombre des participants est faible ; l’étude a dû être interrompue prématurément en raison de la lenteur d’inclusion des cas.
Ainsi, cette étude permet de « démontrer les bénéfices de la chirurgie chez des patients dont le caractère de résistance au traitement médical de leur ELT vient d’être trouvé ».
Les patients chez qui un traitement pharmacologique est poursuivi sans avoir de chirurgie, ont « une très faible probabilité d’être libérés de leurs crises convulsives au cours des deux années suivantes, et un risque accru de conséquences sociales et psychologiques néfastes, et également de décès ».
Attention, « nos résultats ne sont pas extrapolables aux patients souffrant d’une ELT qui ne rentrent pas dans les critères d’inclusion de l’étude », avertissent les auteurs, car la cohorte de l’étude est différente de la population générale des ELT. De même, il n’y a pas de patients de moins de 18 ans dans le groupe chirurgie et donc aucune conclusion possible chez l’adolescent.
JAMA, 7 mars 2012, vol. 307, n° 9, p. 922-930.
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