LA PRINCIPALE circonstance de découverte d’une hernie inguinale est une tuméfaction que le patient lui-même découvre. Le plus souvent, le patient connaît cette pathologie courante et consulte son médecin pour confirmation.
La symptomatologie de la hernie inguinale est généralement classique et évocatrice : les patients n’ont pas de réelle douleur mais une gêne à type de pesanteur dans la région inguinale, notamment en fin de journée, en position debout, ou lorsqu’ils marchent longtemps. En cas de douleur, il faut savoir penser à un étranglement de la hernie. Essentiellement clinique, le diagnostic de hernie inguinale ne nécessite que rarement des examens complémentaires. « Trop de patients viennent consulter avec une échographie pour confirmer le diagnostic de hernie », précise le Pr Jean-Luc Bouillot (hôpital de l’Hôtel-Dieu, Paris) qui ajoute : « Le patient doit être examiné en position debout puis couchée, en comparant les deux côtés et cet examen clinique est généralement suffisant. »
Quelques cas difficiles, peuvent nécessiter une échographie : la femme et les patients obèses, les patients ayant une grosse bourse (hernie inguino-scrotale) afin de faire le diagnostic différentiel avec un hydrocèle, et également les patients qui se plaignent d’une douleur de l’aine et chez lesquels on ne retrouve pas de hernie (risque de douleurs projetées d’origine neurologique, de douleurs musculaires, de tendinites du sportif, de pathologie de la hanche). « On ne doit opérer que les hernies que l’on perçoit cliniquement », précise le Pr Jean-Luc Bouillot. Exceptionnellement, le diagnostic de hernie peut être fait par laparoscopie.
Opérer un patient jeune et en bonne santé.
Une fois la hernie mise en évidence, la question se pose de savoir à quel moment il faut opérer et s’il est judicieux d’opérer les hernies inguinales asymptomatiques. Pour le Pr Jean-Luc Bouillot : « Il est raisonnable de proposer aux patients asymptomatiques de se faire opérer, car si le risque d’étranglement est faible pour ces hernies asymptomatiques (1 %), une hernie ne va jamais guérir et va progressivement augmenter de volume. Il est donc préférable d’opérer un patient lorsqu’il est plus jeune et encore en bonne santé ».
Le traitement chirurgical repose sur deux techniques. La plus ancienne technique (raphie) consiste en la fermeture de l’orifice inguinal par des points. Très facilement réalisable, sans risque septique, cette technique présente l’inconvénient d’un risque de récidive non négligeable (10 %), sauf quand les tissus de la paroi sont de bonne qualité (sujet jeune ayant une hernie congénitale). Désormais, dans tous les autres cas (90 %), il est recommandé de mettre en place une prothèse (sorte de tulle), soit par incision inguinale, soit par laparoscopie.
Pas de conflits d’intérêt déclarés.
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