DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
AVEC PLUS d’un million de prothèses totales de hanche ou de genou implantées aux États-Unis chaque année, bien que la bactériémie résultant de pathologie dentaire ne soit ni la cause unique, ni la cause principale d’infection prothétique, elle reste substantielle et objet de préoccupations. En effet une reprise d’arthroplastie pour infection vient souvent peser en coûts cumulés trois à quatre fois plus qu’une prothèse de première intention.
Si bon nombre de chirurgiens orthopédistes soumettent bien leurs patients à un dépistage dentaire préopératoire, on ne dispose pas de données chiffrées évaluant l’incidence des pathologies dentaires découvertes à cette occasion, parmi les candidats à un remplacement prothétique articulaire.
Une présentation faite au congrès de l’Association des chirurgens orthopédistes américains montre qu’un nombre surprenant de patients programmés pour prothèse articulaires nécessite des soins dentaires préalables à leur intervention afin de réduire le risque infectieux en provenance de cette source. Sur un groupe d’une centaine de patients opérés (trois quarts candidats à une prothèse de première intention et un quart à une reprise) il ne fut observé aucune complication infectieuse ultérieure après traitement dentaire approprié préalable.
Dépistage quasi systématique.
Dans la foulée d’une telle présentation, les chercheurs se font les avocats d’un dépistage dentaire quasi systématique (d’ailleurs largement appliqué en France) et en précisent les fondements et les règles. Près un quart des patients présente une pathologie évolutive réclamant des soins immédiats (carie, périodontite sévère…). Un patient n’ayant pas eu de panoramique depuis plus d’un an doit être radiographié à nouveau. Le nombre moyen de dents à traiter par patient est de trois. Selon les statistiques nationales américaines, dans la tranche d’âge de la population dépistée, candidate à prothèse articulaire, il est établi qu’en moyenne dix-sept dents adultes sont manquantes. Ce mauvais état dentaire est encore plus marqué chez les sujets porteurs de comorbidités (diabète, polyarthrite rhumatoïde…).
Au total, si cette communication a le mérite de motiver les chirurgiens orthopédistes à la vigilance prophylactique dentaire et de mieux cerner l’état dentaire des patients porteurs de prothèses articulaires, elle a cependant la faiblesse de ne pas aborder certains sujets plus épineux : durées et posologies de couverture lors de soins dentaires au sein de la population porteuse d’arthroplasties ou encore coexistence d’implants dentaires et articulaires et risques éventuels encourus.
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