DES CHERCHEURS de l’Institut Pasteur et de l’INSERM ont réussi à visualiser chez l’animal le processus de rejet de greffe, cela grâce à une technique d’imagerie in vivo permettant d’explorer en temps réel les mécanismes cellulaires de l’immunité chez l’animal. La « chorégraphie cellulaire » qu’ils ont observée a permis de prouver l’existence d’un mécanisme contribuant à la réaction immunitaire à l’origine du rejet de greffe.
On le sait, le rejet de greffe résulte de l’attaque du greffon par le système immunitaire du receveur. Malgré les progrès des connaissances dans ce domaine, le rejet n’est que partiellement maîtrisé. Ce qui montre bien que des aspects du processus de rejet sont encore obscurs.
Pour en savoir plus, des immunologistes de l’Institut Pasteur et de l’INSERM - Philippe Bousso, Sisanna Celli et Matthew Albert - ont utilisé une technique de microscopie très puissante permettant de filmer de manière non invasive les processus cellulaires chez l’animal. Sur un modèle murin de greffe de peau au niveau de l’oreille, les chercheurs ont ainsi pu suivre en temps réel le « ballet » des cellules immunitaires qui se met en place lors du rejet de greffe. Ils ont observé un mécanisme encore jamais démontré : après avoir gagné le greffon à l’appel des signaux d’alerte, certaines cellules immunitaires du receveur sont capables d’effectuer un retour vers les ganglions lymphatiques pour présenter aux cellules tueuses (lymphocytes) un antigène du greffon. Le flux est continu ; ainsi, les lymphocytes sont constamment stimulés.
On savait déjà que les cellules du greffon (donneur) pouvaient présenter leurs antigènes aux lymphocytes du receveur ; mais elles ne paraissaient pas en mesure d’entraîner à elles seules le rejet de greffe qui peut durer sur plusieurs mois, voire plusieurs années. La nouvelle étude montre que les cellules du receveur participent au phénomène, en captant les antigènes et en les convoyant jusqu’aux cellules tueuses.
Cette découverte ouvre donc de nouvelles voies de recherche pour optimiser les traitements immunosuppresseurs et accroître le succès des greffes, notamment en bloquant le flux aller-retour de ces cellules.
Nature Medicine, édition en ligne du 15 mai 2011.
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