Conduite
Les recommandations de la SFAR et de la SFA permettent d’établir la conduite à tenir préventive lors de la consultation pré-anesthésique, vis-à-vis d’une éventuelle allergie au latex, et à définir un bilan allergologique rétrospectif à préconiser en cas de réactions observées lors d’une anesthésie précédente.
Substances
Le groupe d’étude des réactions anaphylactoïdes per anesthésiques (le GERAP) permet depuis une vingtaine d’années de colliger les principales substances responsables des réactions allergiques per opératoires. Parallèlement, le réseau d’allergovigilance peut recevoir également ce type d’information. On considère actuellement que les substances les plus fréquemment à l’origine de réaction anaphylactique sont les curares mis en cause dans une intervention sur 6 500 environ. Ils sont classés en trois groupes :
- risque élevé : succinylcholine, rocuronium,
- risque moyen : pancuronium, vecuronium, mivacurium.
- risque faible : atracurium, cis-atracurium.
Les autres substances en cause sont, par ordre décroissant, le latex (facteur favorisant atopie : multi-opérations, spina-bifida), les antibiotiques, les substances colloïdes, les morphiniques et hypnotiques.
Il est à noter que les risques aux anesthésiques locaux, souvent incriminés à tort dans les réactions de soins dentaires, sont exceptionnels.
Manifestations
Manifestations cliniques observées.
Les signes d’anaphylaxie modérée peuvent être parfois atypiques, rendant le diagnostic difficile mais l’on peut considérer que le stade I correspond à 11 % des réactions, le tade II à 23 % des réactions, le stade III à 60 % des réactions et le stade IV avec risque mortel à 6 % des réactions.
Bilan
Facteur de risque et bilan préopératoire.
On observe, selon les études, une prépondérance féminine surtout en cas d’allergie aux curares ou au latex. Les réactions semblent plus fréquentes entre 20 et 60 ans. L’existence d’une atopie ou d’une intolérance alimentaire croisée avec le latex (avocat, kiwi, banane, figue, noix, melon, papaye, etc.…) augmente le risque de réaction peropératoire. Pour cette raison, un bilan allergologique est préconisé en vue d’une intervention programmée (si une réaction allergique a été observée lors d’une chirurgie précédente).
En ce qui concerne les curares, aucun bilan allergologique prédictif n’est envisageable ni indiqué. Seul un bilan rétrospectif effectué quatre à six semaines après la réaction allergique pet opératoire, permet d’identifier la substance responsable.
Le bilan d’allergo-anesthésie est réalisé pour les curares dans un service hospitalier dispensant ce type de consultations. Ce bilan est parfois demandé lors d’une consultation pré-anesthésique précédant de peu l’intervention alors que la première réaction allergique préalable a lieu quelques années auparavant. Il est nécessaire d’encourager les patients à pratiquer le bilan allergologique dès que possible et à être en possession d’une carte stipulant les produits auxquels il est allergique (utile en cas d’accident de la voie publique ou d’intervention en urgences entre autre).
Examens
Certains prélèvements sanguins sont préconisés et constituent une aide précieuse pour différencier la réaction anaphylactique IgE-dépendante de la réaction anaphylactoïde.
Il s’agit en particulier du dosage plasmatique de la tryptase une à deux heures après la réaction observée. L’augmentation de sa concentration étant plutôt en faveur d’une réaction anaphylactique. En ce qui concerne le dosage plasmatique de l’histamine 5 à 10 minutes après la réaction modérée ou une à deux heures après la réaction plus élevée, et le dosage de la méthyl histamine urinaire peuvent y être associés.
Le bilan allergologique effectué à distance peut comporter également le dosage de certains IgE-spécifiques avec demandes de recombinants ciblant au mieux la population à risque en particulier avec le dosage de l’allergène hevb6.02 et le hevb6.01 dont la présence signe un fort risque d’allergie au latex. Il est à noter que le dosage des allergènes recombinants ne doit pas être demandé à la légère et plutôt réservé aux spécialités pouvant en avoir une interprétation correcte.
GEAA (Groupement d’étude allergie en anesthésie), GERAP (Groupement d’étude des réactions anaphylactoïdes peranesthésique) : wwwallerganesth.org
Le GEAA et le GERAP sont partenaires de la SFAR wwwsfar.org
Réseau allergo-vigilance : reseau@allergyvigilance.org
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