DANS LA POPULATION générale, il existe une forte association entre une diminution de la fonction rénale et un accroissement du risque cardio-vasculaire. Il est donc possible que ce risque s’applique aux 27 000 donneurs de rein vivants que l’on enregistre chaque année dans le monde. Comme pour toute cause de réduction de la fonction rénale, la néphrectomie pour don d’un rein peut accroître la tension artérielle et le taux de métabolites comme l’acide urique.
Cinq études ont évalué le risque de mortalité toutes causes après don d’un rein ; aucune n’a montré d’augmentation de la mortalité à long terme chez les donneurs de rein. Une de ces études a même noté l’absence d’élévation de la mortalité cardiovasculaire. Par ailleurs, dans une étude préliminaire chez 1 278 donneurs de rein, il n’a pas été noté de majoration du risque d’événements cardio-vasculaires.
Toutefois, il fallait éliminer des biais liés à la taille des études et aux caractéristiques des témoins. D’où l’étude de Garg et coll. dont les résultats sont publiés dans le « BMJ ».
Dans ce nouveau travail rétrospectif, les dossiers de plus de 2 000 donneurs de rein vivants ont été revus. Ces sujets avaient été soigneusement sélectionnés dans l’Ontario pour devenir des donneurs de rein entre 1992 et 2009. Au total, 2 028 donneurs ont été appariés à 20 280 témoins. Le suivi a été de 6,5 ans en moyenne (le plus long a été de 17,7 ans). L’âge moyen était de 43 ans au moment du don et 50 ans au moment du suivi.
Le principal objectif de l’étude était un critère composite du délai avant le décès ou le premier événement cardiovasculaire majeur. L’objectif secondaire était le délai du premier événement cardiovasculaire majeur non mortel avec censure des patients au décès.
Résultats :
- en ce qui concerne l’objectif primaire, le risque était plus faible chez les donneurs que chez les non donneurs (2,8 versus 4,1 événements pour 1 000 personnes-années ; hazard ratio de 0,66) ;
- le risque d’événements cardiovasculaires majeurs avec censure des patients au décès ne différait pas entre les donneurs et les non-donneurs (1,7 versus 2,0 événements pour 1 000 personnes-années).
Conclusion des auteurs : le risque d’événements cardio-vasculaires majeurs chez les donneurs n’est pas plus élevé dans la première décennie qui suit le don du rein.
Amit Garg et coll. BMJ, 2012;344:e120.
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