LES PATIENTS susceptibles de bénéficier d’une transplantation rénale dont de plus en plus nombreux : l’incidence de l’insuffisance rénale terminale (IRT) a augmenté et on élargit les indications à des personnes de plus en plus âgées, la greffe améliorant l’espérance et la qualité de vie des IRT quels que soient l’âge et les comorbidités. On sait aussi que l’idéal serait de réaliser des greffes préemptives, avant la dialyse, le greffon fonctionnant mieux et plus longtemps, mais leur taux est faible (3,3 % des malades). Le nombre de retransplantations augmente aussi (16,3 % des nouveaux inscrits).
Le nombre de greffes rénales est en France très élevée (2 976 greffes en 2011) mais la liste d’attente ne cesse de s’allonger de 5 % par an entre 2006 et 2010. Conséquence, les délais d’attente augmentent (22,3 mois en moyenne actuellement) or ils influent défavorablement sur le pronostic.
Stimuler l’activité de transplantation.
La part des greffons provenant de donneur décédés en état de mort encéphalique (DDMA) représente 90 %; la moitié des donneurs potentiels n’est pas prélevée, en raison surtout de l’opposition des familles. Par ailleurs vu l’augmentation des pathologies cardio-vasculaires et la diminution des causes traumatiques, l’âge des donneurs est de plus en plus élevé (62 ans en 2012 versus 52 en 2002) et les greffons de moins bonne qualité. Ce qui amène à apparier sur l’âge donneur et receveur, voire à proposer une bigreffe, greffe des deux reins au même receveur (59 en 2011).
Donneur vivant.
La greffe à partir de donneur vivant reste très minoritaire (10 % des greffes) alors qu’elle atteint 50% dans certains pays. Or elle permet de raccourcir l’attente, de greffer dans de meilleures conditions, et favorise les greffes préemptives; les résultats à long terme sont bien meilleurs, avec à dix ans 77,9 % versus 62,8 % pour les DDMA. Depuis juillet 2011 sont autorisés les dons croisés entre couples donneur–receveur incompatibles ainsi que les dons de non apparentés sous certaines conditions.
Enfin, on attend beaucoup des prélèvements chez des donneurs décédés suite à un arrêt cardiaque (DDAC) dont les résultats se sont améliorés grâce aux machines de perfusions des greffons. Ils sont autorisés depuis 2006 en France à partir de donneurs décédés après arrêt cardiaque non contrôlé (65 greffes en 2011) les prélèvements à partir de DDAC consécutifs à un arrêt de soins sont en cours d’études.
Ref : Hiesse C. Epidémiologie de la transplantation rénale en France. Néphrol ther (2013), http://dx.doi.org/10.1016/ j.nephro.2013.02.002
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