C’est une tendance de fond : pour augmenter le nombre de greffes de reins en France, les autorités sanitaires encouragent depuis quelques années le prélèvement sur des donneurs décédés de plus en plus âgés. Ce qui permet du même coup de réaliser des greffes chez des sujets également plus avancés en âge. « Dans les premières années de la transplantation rénale, on estimait qu’il n’était pas possible de greffer au-delà de 50 ans. Aujourd’hui, on greffe de manière quotidienne de patients de 70 ou 80 ans », souligne le Pr François Kleinclauss. Pour ce dernier, il est impossible de fixer une barrière d’âge précise au-delà de laquelle le prélèvement d’un greffon ne serait plus possible. « Ce qui compte, c’est surtout l’existence ou non de comorbidités. Il existe des personnes de moins de 50 ou 60 ans qui ont des comorbidités telles que le greffon ne pourra pas être utilisé. À l’inverse, il est parfois possible de prélever chez des personnes de 70 ou 80 ans dont les reins sont en bon état », précise le Pr Kleinclauss.
En règle générale, ces greffons sont transplantés chez des patients ayant sensiblement le même âge que celui du donneur. « Il y a tout lieu de penser qu’un greffon, issu d’un donneur décédé âgé, va s’épuiser plus vite qu’un greffon provenant d’un donneur plus jeune. Il est donc logique qu’on réserve ces greffons un peu "moins optimaux" à des patients ayant 70 ou 80 ans ».
Le Pr Kleinclauss insiste enfin sur l’importance d’un programme lancé en 2012 par l’Agence de la biomédecine pour développer l’utilisation de la perfusion rénale pour ces greffons. « Peu à peu, les centres en France s’équipent de machines qui vont permettre une meilleure conservation des greffons exposés aux effets potentiellement délétères de l’ischémie. Plusieurs études internationales ont montré que ces machines permettaient une meilleure survie du greffon après la transplantation. »
D’après un entretien avec le Pr François Kleinclauss, responsable du comité « transplantations » de l’Association française d’urologie, CHU de Besançon
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