Le patient âgé de 68 ans, atteint d’une insuffisance cardiaque terminale et récusé pour la greffe cardiaque en raison de son âge (› 60 ans) fait aujourd’hui du vélo d’appartement et va « déjeuner chez son fils à 70 km de chez lui », tandis que le premier patient implanté n’avait jamais quitté l’hôpital suite à l’intervention.
Cette réussite « spectaculaire » tiendrait à la fois des caractéristiques du patient et d’un dispositif amélioré. Après une intervention plus courte que la première (6h30 au lieu de 8h) et un séjour de quelques jours en réanimation, l’hospitalisation s’est néanmoins avérée plus longue que prévu (5 mois) - elle serait de 1 mois à l’avenir -, car il fallait valider le nouveau système portatif de batteries.
Le Pr Carpentier a déclaré que « chaque étape bénéficie des enseignements des précédentes ». Pour le professeur, les causes de l’arrêt au 74e jour pour la première implantation en décembre 2013 seraient « multifactorielles ». L’état général se serait avéré un critère déterminant, et la fonction rénale en particulier. « Nous avons choisi un malade plus jeune (NDR : le premier patient était âgé de 76 ans lors de l’implantation), aux fonctions rénales et hépatiques encore peu atteintes, et avec une bonne fonction pulmonaire », a expliqué le praticien.
Améliorations techniques
Mais ce n’est pas tout. Le dispositif a bénéficié d’améliorations techniques notables. Le système externe d’alimentation, très encombrant, a été allégé avec des batteries portables (autonomie de 4 à 5 heures par batterie, 8 batteries par patient) et un boîtier de contrôle, puisque l’ensemble pèse moins de 3 kg. L’analyse de la première prothèse aurait mis en évidence qu’un « composant électronique avait été soumis à une contrainte hors norme trop importante. Les spécifications de ce composant ont été modifiées ». Le réglage de la bioprothèse a été revu également, avec un calage sur le débit cardiaque théorique du patient, non plus immédiat comme précédemment, mais très progressif.
Le cœur artificiel est conçu pour durer 5 ans au minimum. Le prix prévisionnel d’un cœur Carmat est estimé entre 140 000 à 180 000 euros. L’essai clinique en cours se poursuit avec 4 patients prévus au total, tous des hommes en raison de la taille de la prothèse. Les patients inclus seront opérés en région parisienne ou à Nantes par les mêmes équipes de cardio-chirurgie de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (Paris), du CHU de Nantes et de l’hôpital Marie-Lannelongue (Plessis-Robinson). Carmat prévoit ensuite un essai devant inclure une vingtaine de nouveaux patients.
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