LUTTER contre la dépendance en restaurant le mouvement et donner de l’autonomie aux personnes qui en sont privées. Tel est l’objectif thérapeutique de l’orthopédiste. Ce spécialiste de l’appareil locomoteur traite aussi bien les os, les articulations, les ligaments, les muscles que les nerfs et les tendons, quelle que soit la cause de leur altération.
Le chirurgien orthopédiste pratique près de 40 % des interventions chirurgicales en France : 1 500 000 opérations ostéo-articulaires sont réalisées chaque année, dont 145 000 prothèses totales de hanches et 75 000 prothèses totales de genou. L’accroissement démographique et le vieillissement de la population le placent au cur des enjeux de santé de demain. Et pourtant, ce spécialiste reste relativement méconnu du grand public. « Le terme chirurgien est souvent synonyme de bistouri, pour le grand public. Or, 8 consultations d’orthopédiste sur 10 n’aboutissent pas à une intervention chirurgicale. Car nous avons d’abord pour objectif de rassurer le patient, de le guider et de le conseiller pour toutes les questions concernant son appareil locomoteur », souligne le Dr Gérard Bollini, chirurgien orthopédiste à l’hôpital de la Timone (Marseille) et président de la SOFCOT.
Les motifs de consultation d’un orthopédiste sont très variés. Celui-ci s’occupe notamment de lésions accidentelles (traumatiques), dont certaines peuvent conduire à une intervention chirurgicale. Mais aussi de toute une série de pathologies bénéficiant d’une prise en charge thérapeutique sans pour autant conduire à une intervention chirurgicale systématique : dégâts articulaires induits par le sport chez l’adulte jeune, usure articulaire chez l’adulte plus mûr, complication de la fragilisation squelettique chez les personnes plus âgées. Ou encore, déformation de croissance chez l’enfant.
« Un enfant, de 0 à 5 ans, n’a pas les jambes droites : le plus souvent, c’est une réalité de son développement et non un problème de déformation. Or, beaucoup de parents inquiets consultent – médecins, kinésithérapeutes ou ostéopathes – dès lors qu’ils constatent, par exemple, une petite déformation des jambes de leur enfant. Ce qui donne lieu, parfois, à un surtraitement et à des prises en charge inutiles. Les parents n’ont pas le réflexe de consulter un orthopédiste pour ce type de problème. Pourtant, nous avons une formation très complète sur l’appareil locomoteur de l’enfant. Nous pouvons les conseiller et éviter des traitements parfois inutiles. »« Les pédiatres et généralistes devraient avoir davantage le réflexe d’aiguiller les parents vers les orthopédistes, dès lors qu’il existe un doute sur un éventuel problème locomoteur », estime le Dr Bollini.
Une journée nationale.
L’Année du mouvement** organisée par la SOFCOT a pour but de mobiliser le plus grand nombre autour des bénéfices du mouvement, de responsabiliser sur la nécessité de rester actif pour préserver leur capital santé. L’initiative est soutenue par la comédienne (et danseuse) Juliette Binoche, la secrétaire d’Etat chargée des aînés, Nora Berra, ainsi que l’Académie de médecine (où se déroulera une journée sur le thème le9 juin).
Les chirurgiens orthopédistes mettront en uvre, au sein de leur établissement, tout au long de l’année 2010, des actions de communication et d’information (opérations de sensibilisation et d’animation autour de jeux, sports, événements…). La première Journée nationale du mouvement sera organisée le 16 juin. Un kit de communication sera envoyé aux chirurgiens orthopédistes pour les guider dans l’organisation de cette manifestation. Le congrès de la SOFCOT sur ce thème se tiendra ennovembre 2010.
* La SOFCOT a été créée en 1918 pour la promotion et le développement de la connaissance dans le domaine de la chirurgie orthopédique et traumatologique : congrès et réunions scientifiques, recherche, manifestations d’enseignements post-universitaire... Elle regroupe plus de 3 000 chirurgiens orthopédistes spécialisés et a aussi pour mission l’évaluation des pratiques professionnelles de ses membres.
**Renseignements : tél. 01.43.22.47.54, sofcot@sofcot.fr, www.sofcot.fr.
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