LE 9 AOÛT dernier, pour la première fois une femme a bénéficié de la greffe d’un utérus provenant d’une donneuse décédée. La transplantation a été réalisée à Antalya, en Turquie. Il ne sera possible de parler de succès que si l’intervention peut conduire la patiente de 21 ans à une maternité. Pour l’instant le greffon est correctement perfusé et toléré, des règles sont survenues.
La greffe avait été proposée en raison d’une agénésie utérine de la jeune femme.
En 2000, en Arabie Saoudite, une intervention similaire, mais à partir d’une donneuse vivante, avait échoué au 99e jour. La patiente de 26 ans avait connu un rejet aigu que l’histologie avait attribué à une thrombose de nombreux vaisseaux utérins. Selon le chirurgien qui vient de réaliser la transplantation en Turquie, Ömer Özkan, le prélèvement sur une femme décédée offre la possibilité d’un prélèvement plus large des annexes et des pédicules vasculaires. Ce qui aurait fait défaut en 2000 et occasionné l’échec.
Il faudra attendre au moins six mois avant d’envisager l’implantation d’un embryon après FIV. La patiente est bien sûr sous immunosuppresseurs, qui seront poursuivis au cours d’une éventuelle grossesse. Ce qui ne va pas sans faire planer certaines interrogations sur des éventuels risques tératogènes, d’accouchement prématuré ou de retard de croissance intra-utérine. Dans le meilleur des cas le greffon sera retiré après une, voire deux maternités.
En juin dernier (« le Quotidien » du 17 juin 2011) nous annoncions le projet de l’équipe suédoise de Mats Bränström (Göteborg) de réaliser une transplantation mère-fille l’an prochain. Une dizaine de duos de volontaires sont inscrits sur la liste d’attente. L’intérêt de ce type de greffe précisément repose sur la proximité génétique entre les deux personnes, qui amoindrirait le risque de rejet.
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