Devant la multiplication des dérapages de la pratique de l’esthétique, le groupe de dermatologie esthétique et correctrice (gDEC), groupe thématique de la Société française de dermatologie (SFD) a établi une charte éthique, comme l’a expliqué le Dr Serge Dahan, président du gDEC, à l’occasion des journées de dermatologie esthétique les 17 et 18 novembre à Paris.
Le gDEC a pour vocation de prendre en compte la dimension esthétique de l’acte dermatologique à travers une approche médicale et scientifique. Il est destiné aux dermatologues qui souhaitent acquérir ou parfaire leurs connaissances théoriques et pratiques dans ce domaine de compétences. Il est agréé pour contribuer à organiser la formation des nouveaux dermatologues.
« Dernièrement, le gDEC a établi une charte éthique pour s’affirmer dans une pratique responsable et protéger les patients de toute dérive inspirée d’un esprit mercantile ou dénué de déontologie, a déclaré le Dr Serge Dahan. Cette charte éthique s’ajoute aux règles légales que tout médecin doit respecter ».
Ainsi, tout médecin adhérent s’engage à réaliser une consultation préalable, à apporter une information claire complète et loyale à ses patients, à s’assurer en cas de traitement pouvant être délégué, d'être néanmoins présent dans le cabinet, à n’utiliser que des techniques et produits bénéficiant de l’agrément en France ou en Europe…
Le site Vigilance esthétique
Face aux pratiques illégales et dangereuses réalisées par des personnes sans qualification « qui injectent n’importe quoi, n’importe comment », il est essentiel de rappeler que seuls les médecins ayant une compétence avérée peuvent prodiguer des soins sûrs dans le respect des connaissances de l’anatomie du visage et des techniques les plus récentes.
Les risques des injections sauvages sont importants : nodules, infections, nécroses cutanées… Mais aussi risques de brûlures avec les lasers et lampes pulsées utilisées par des personnes incompétentes.
Ces pratiques se multiplient car les réseaux sociaux banalisent les actes avec une totale méconnaissance des risques. Les prix sont cassés avec des remises de groupe et des produits non conformes, souvent périmés.
Pour assurer la sécurité des patients, un site Vigilance esthétique permet d’assister les médecins dans la prise en charge des effets secondaires possibles. « Le but de ce site est de recueillir, analyser et prodiguer des conseils au médecin déclarant, mais aussi de faire une synthèse et de comprendre le pourquoi de l’effet secondaire », a souligné la Dr Martine Baspeyras (Bordeaux). Les déclarations doivent obligatoirement être faites par un médecin quelle que soit sa spécialité.
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