Les nouvelles recommandations de la SFD viennent actualiser celles de 2007, et font suite aux nombreuses alertes sanitaires de ces dernières années – risques thromboemboliques associés à la pilule de 3e génération Diane 35, risques psychiatriques associés à l’isotrétinoïne, restriction de la prescription d’antibiotiques – « qui ont fini par rendre difficile de savoir quels traitements privilégier et dans quels cas », explique le Dr Laurence Le Cleach, dermatologue à l’hôpital Henri-Mondor, qui a participé à la mise en œuvre des recommandations.
- Traitements locaux : Pour une acné légère à moyenne, les traitements locaux à base de peroxyde de benzoyle et de rétinoïdes sont à privilégier (seuls ou en association). Le peroxyde de benzoyle peut être prescrit pendant toute la durée de la grossesse et durant l’allaitement.
- Antibiotiques locaux : Au vu de leur efficacité modeste et du risque de résistances, la place des antibiotiques locaux s’est nettement réduite.
- Antibiotiques per os : Un antibiotique oral (doxycycline ou lymécycline) peut être prescrit pendant une durée de 3 mois pour une acné moyenne, ou en cas d’échec des traitements topiques dans une acné légère. La minocycline a pour sa part été retirée de l’arsenal thérapeutique, à cause d’effets indésirables importants.
- Isotrétinoïne : ce traitement est réservé pour les grades d’acné sévères et très sévères avec un risque cicatriciel important, ou en cas d’échec à 3 mois des traitements locaux pour une acné moyenne. Depuis le mois de mai, la primoprescription a été restreinte aux seuls dermatologues par l’ANSM, le renouvellement pouvant être effectué par le médecin généraliste. Malgré les recommandations déconseillant l’isotrétinoïne chez les femmes enceintes, il existe encore des grossesses sous traitement. Les experts rappellent qu’un objectif « zéro grossesse sous isotrétinoïne » est à viser, et pour cela, qu’un test de grossesse négatif doit impérativement être fourni avant chaque prescription, et être renouvelé chaque mois pendant le traitement et 5 semaines après la fin du protocole. Concernant l’augmentation du risque dépressif sous isotrétinoïne, il n’a pas été observé dans les études sur de grandes cohortes, mais les experts recommandent que les praticiens informent leurs patients au sujet de ce risque, et se renseignent sur leurs antécédents personnels et familiaux.
- Utilisation de contraceptifs oraux : au vu des données sur le risque thromboembolique lié aux associations œstroprogestatives, une pilule ne peut être prescrite pour traiter l’acné à une femme qui n’a pas besoin de contraception. Si la patiente nécessite un contraceptif qui peut également agir sur son acné, le lévonorgestrel est recommandé en première intention, le norgestimate en deuxième intention. Les antiacnéiques de type Diane 35 ne peuvent être envisagés qu’en dernière intention si l’acné persiste malgré un traitement dermatologique bien conduit.
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