Fréjus-Saint-Raphaël
En août 2005, le premier cas rapporté concernait une résidente de Fréjus-Saint Raphaël. Les lésions présentées par cette patiente étaient jusqu’alors inconnues, pouvant évoquer des piqures d’arthropodes mais avaient un aspect clinique particulier encore jamais observé, celui d’ un cordon linéaire évoquant une lymphangite (« signe de la comète »).
L’été suivant, plus de 20 cas identiques étaient retrouvés à Fréjus Saint-Raphaël, cette épidémie s’étendant également dans le reste de la région où étaient retrouvés des cas similaires. Aux Journées de dermatologies de Paris de 2007, des cas de patients présentant la même symptomatologie étaient décrits dans la région de Montpellier.
Une maladie des vacanciers
L’analyse épidémiologique permettait de mettre en évidence les caractéristiques des patients atteints : il s’agissait dans la moitié des cas de touristes, en saison chaude, qui venaient d’arriver dans une maison fermée le reste de l’année ; chez certains patients ont pouvait retrouver plus d’une centaine d’impact, à l’origine d’un important prurit. C’est ainsi qu’avec l’aide du Dr Pascal Delaunay, entomologiste médical, au laboratoire de parasitologie du CHU de Nice, commença une recherche entomologique afin de mettre en évidence ces arthropodes piqueurs, intra-domiciliaires et invisibles. C’est ainsi, que fut découvert, dans la poussière de bois, Pyemotes, un acarien connu pour être responsable de piqûre humaine. Pyemotes est un parasite de larve d’insectes et dans le cas présent, un parasite des vers qui parasitent le bois (vrillettes).
Une nouvelle variante de Pyemotes
Pyemotes était déjà connu au début du siècle chez les agriculteurs manipulant le foin, mais il semblerait s’agir d’une nouvelle variante : Pyemotes ventricosus.
Piquant occasionnellement l’homme, Pyemotes ventricosus est donc responsable d’une dermatite aux lésions particulières, « signe de la comète » avec présence d’un cordon linéaire. Souvent multiples, ces lésions sont actuellement considérées comme caractéristiques de la dermatite à Pyemotes.
Depuis la description de ces premiers cas dans la région méditerranéenne en France, d’autres cas ont été rapportés dans l’ensemble du bassin méditerranéen : Malte, Beyrouth, Chypre, Alger, Espagne, mais non publiés pour la plupart. Un climat chaud et une température supérieure à 25° est nécessaire au développement de Pyemotes ventricosus (il n’y pas eu d’épidémie en hiver, ni avant le mois de mai). Les maisons contaminées étaient le plus souvent des maisons fermées une partie de l’année, contenant des vieux meubles en bois ; les personnes vivant régulièrement dans leurs maisons pouvaient être contaminées mais dans une moindre mesure.
Prise en charge
Le traitement se limite à la prise en charge du prurit (prednisone à 20 mg/jour par exemple) qui peut être très intense et durer trois semaines. L’éviction est indispensable car l’utilisation d’insecticides ne donne que des résultats provisoires.
D’après la communication du Dr P. del Guidice, lors des Journées dermatologiques de Paris.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?