Une comparaison dans l’ulcère de jambes

Larvothérapie et hydrogel font presque jeu égal

Publié le 22/03/2009
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QUI DU TRAITEMENT « chimique » par hydrogel ou du traitement « naturel » par pose d’asticots stériles (larvothérapie) donne les meilleurs résultats sur un ulcère de jambe ? Lequel occasionne le moins de dépenses de santé ? Sur ces deux questions, jusqu’à présent sans réponses, une équipe britannique (Jo C. Dumville et coll.) vient donner ses conclusions. Elles sont simples. Les deux voies thérapeutiques font jeu égal (efficacité et coût), cependant les vers sont responsables d’un débridement plus rapide et de davantage de douleurs.

Entre juillet 2004 et mai 2007, dans 22 centres, 267 patients ont été enrôlés. Tous étaient atteints d’un ulcère veineux ou mixte, avec au moins 25 % de la surface escarrifiée ou nécrotique. Leur indice de pression systolique (cheville-bras) était au moins de 0,6. Les vers utilisés étaient des Lucilia sericata, à usage médical, soit en « vrac », soit sous « emballage ». Les larves étaient laissées en place de 3 à 4 jours, contre-indiquant une compression.

Durée du débridement réduite.

Seul avantage retrouvé pour les asticots la durée du débridement se trouve significativement réduite avec un hazard ratio (rapport des risques ou HR) de 2,31 en leur faveur. En ce qui concerne le temps pour obtenir la guérison, la larvothérapie et l’hydrogel font jeu égal, HR : 1,13. Il en va de même pour la qualité de vie et la charge bactérienne de la lésion, pas de différence notable entre les deux. Une attention toute particulière a été portée sur les staphylocoques dorés résistants à la méthicilline. Même constat d’efficacité pour les deux traitements. Enfin, en défaveur de la larvothérapie, les douleurs subies par les patients. Quel que soit leur mode d’application les vers en occasionnent davantage.

Une seconde étude parue aussi dans le « British Medical Journal » analyse le rapport coût efficacité des deux thérapeutiques. Ici aussi les dépenses de santé engendrées sont du même ordre.

Les auteurs en conclusion déplorent simplement de n’avoir pu enrôler le nombre de patients initialement prévu. Ils proposent donc qu’un nouvel essai de plus grande envergure soit réalisé, afin de valider leurs conclusions.

British Medical Journal, édition avancée en ligne.

 Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr