LE RÉSEAU national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P), mis en place en 2001, fédère les 32 centres de consultation de France. Une base de données rassemble déjà plus de 100 000 consultations et 15 000 nouvelles viennent s’y ajouter chaque année. Coordonné par l’AFSSET (Agence de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail), le réseau est financé par cette dernière, la CNAM, la MSA et l’Institut de veille sanitaire.
Outre de signaler aux ingénieurs de prévention des CRAM (caisses régionales d’assurance-maladie) des situations à risques dans les entreprises, l’objectif est de détecter les maladies professionnelles émergentes. C’est ainsi que les chiffres de 2007 confirment, s’il en était besoin, l’importance des problèmes psycho-sociaux. Avec 27 % des cas, ils ont pris pour la première fois la tête des motifs de consultation.
La montée des risques psychosociaux est une tendance lourde, confirme le Réseau. Et ces pathologies, qui comprennent la dépression et l’anxiété, peuvent très majoritairement être imputées au travail (80 % des cas). Le secteur des services est le plus touché, l’industrie l’étant peu. Et plus particulièrement la finance, l’immobilier, le commerce, les transports, les communications, l’éducation et la santé. Et les femmes consultent beaucoup plus pour ce type de problèmes que les hommes (72 % de patientes contre 28 % de patients).
Prévention renforcée.
Derrière ces risques, des pathologies que l’on retrouve d’année en année. « Les autres causes de consultation montrent une très forte résistance au temps. » À savoir, les pathologies respiratoires (19 % des consultants), les maladies de la peau (15 %), dont la dermite allergique de contact, les maladies du système ostéo-articulaire (13 %), avec bien sûr les troubles musculo-squelettiques, et les cancers (9 %). Pour l’AFSSET, ces résultats « montrent l’urgence d’une politique toujours renforcée de prévention qui passe par la réduction de l’exposition aux substances toxiques et cancérogènes et la substitution des substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques ».
Au total, 55 % des consultants étaient des hommes, avec une surreprésentation des plus de 60 ans. Et plus d’un tiers de patients avaient des pathologies justifiant une déclaration de maladie professionnelle indemnisable.
Des résultats à évaluer en sachant que les centres de consultations de pathologie professionnelle, de par leur situation intra-hospitalière, reçoivent les pathologies les plus graves et les plus complexes (les patients peuvent être envoyés par les médecins du travail mais aussi par les hospitaliers ou les libéraux ou encore des avocats, ou venir spontanément). Mais, note le rapport, s’ils ne sont pas représentatifs de toutes les pathologies du travail, ils sont compatibles avec les données de l’épidémiologie descriptive.
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