La dermatologie esthétique est une composante pleine et entière de la dermatologie. « Quel que soit l’acte dermatologique, la part esthétique est à prendre en compte », souligne le Dr Serge Dahan, président du Groupe de dermatologie esthétique et correctrice (gDEC) de la Société française de dermatologie (SFD).
La prise en compte de la dimension esthétique et de son retentissement sur la qualité de vie dans le traitement des pathologies dermatologiques chroniques telles que la rosacée, l’acné et les angiomes plans est évidente. L’expertise des dermatologues leur permet d’assurer une prise en charge globale des pathologies dermatologiques, mais aussi du vieillissement cutané. Les dermatologues ont été les pionniers dans le domaine des peelings, des lasers médicaux et des injections de produits de comblement, d'acide hyaluronique et de toxine botulinique. Ils maîtrisent les techniques d’esthétique pour les pratiquer en toute sécurité après un diagnostic adapté. Les risques sont en effet importants si les injections sont réalisées par des personnes non formées.
Respecter le naturel, la French touch
La prise en charge esthétique du vieillissement cutané se fait en respectant la personnalité de chacun, « le naturel » Il faut savoir récuser les attentes irréalistes. Il existe actuellement une forte demande pour le traitement des lèvres et de la région péribuccale aussi bien chez les personnes plus âgées que chez les jeunes. « Le sourire » était d’ailleurs le thème des récentes Journées annuelles du gDEC qui se sont tenues à Paris. Lorsque la lèvre vieillit, sa partie blanche s’allonge et se parsème de fines ridules, alors que la lèvre rouge s’amincit.
Les lèvres peuvent être corrigées par des injections au bon endroit et avec le bon produit. « Dans la zone buccale, délicate et très vascularisée, il convient de respecter la dynamique faciale fonctionnelle et les expressions pour obtenir un résultat naturel, explique la Dr Véronique Gassia (Toulouse). Avant d’intervenir, il faut aussi prendre en compte le support ostéodentaire et savoir identifier les corrections prioritaires, si besoin. »
Cependant, les proportions idéales ont changé. « Le ratio classique de la femme caucasienne entre la hauteur du vermillon de la lèvre supérieure par rapport à la lèvre inférieure qui était de 1/1,6 est aujourd’hui de 1/1 (Russian lips) », détaille la dermatologue.
Un autre facteur important à connaître est la rhéologie des acides hyaluroniques afin de choisir le bon produit à injecter selon la zone concernée. Pour les lèvres blanches, par exemple, pour corriger les ridules, on choisira un produit avec une excellente malléabilité et un bon étalement, alors que cela sera le contraire pour les lèvres rouges (produit cohésif).
Enfin, il faut penser qu’après une injection d’acide hyaluronique, réputé pour être un produit de comblement, on observe aussi une modification de l’activité musculaire (myomodulation) soit dans le sens de la stimulation (lors d’une injection au niveau du tiers moyen du visage), soit dans le sens de l’apaisement.
D'après une conférence de presse du Groupe de dermatologie esthétique et correctrice (gDEC) de la Société française de dermatologie, à l’occasion des Journées annuelles 2022 des 14 et 15 octobre à Paris
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