Les journées dermatologiques de Paris (JDP) auront lieu du 5 au 9 décembre à Paris au palais des congrès. Thérapies contre le mélanome, nouveautés pour la dermatite atopique, complications liées aux produits injectés en médecine esthétique, tels en sont les points forts présentés en avant-première. Il n'est pas trop tard pour vous inscrire !
Lors de la conférence de presse, la Pr Gaëlle Quéreux, présidente de la Société française de dermatologie, a souligné l’impact des nouveaux traitements contre le mélanome. Les immunothérapies et les thérapies ciblées a transformé le pronostic des personnes ayant un mélanome métastatique. Chaque année en France, 18000 cas de mélanome sont découverts et 2000 décès sont déplorés.
Immunothérapies et thérapies ciblées dans le mélanome
La première immunothérapie à avoir apporté une preuve d’efficacité dans le mélanome métatstatique, un anti-CTLA-4, comptait seulement 10 % de patients répondeurs. Les anti-PD1 l'ont supplantée avec 35 % à 45 % de patients répondeurs et une progression parfois spectaculaire de leur survie. Des patients sont ainsi toujours en vie, dix ans après le début du traitement, alors que l’immunothérapie a été arrêtée depuis longtemps, rapporte la spécialiste.
Des essais ont alors été menés avec une association anti-CTLA-4 + anti-PD1. Si 60 % des patients sont répondeurs, ils sont aussi 60 % à présenter un effet indésirable important. D’autres thérapies dites ciblées ont émergé, la première étant celle dirigée contre la mutation BRAF, présente dans 50 % des cas. Les premiers essais en 2011 font état d’une réduction massive des métastases. Mais l’échappement survient vite et les patients récidivent. Une seconde stratégie a associé un anti-MEK à l’anti-BRAF : entre 65 et 70 % des patients sont répondeurs mais seulement pendant deux ou trois ans. La tolérance est bonne.
Face à un mélanome métastatique, le traitement de première intention est aujourd’hui l’immunothérapie. En cas d’échec, les thérapies ciblées sont recommandées si la mutation BRAF est présente. Le traitement est arrêté en cas de disparition totale des métastases au bout de trois mois. L’immunothérapie est également proposée depuis quelques mois aux patients sans atteinte ganglionnaire ni métastase mais qui présentent une forme de mauvais pronostic (plus de quatre millimètres d’épaisseur). Un traitement d’un an diminue de 50 % le risque de récidive (au départ, de 25 % à 30 %).
Des biothérapies dans la dermatite atopique sévère
Dans la dermatite atopique sévère et active, de nouvelles biothérapies sont disponibles, la ciclosporine étant efficace mais au profil de tolérance limité (risques d'infections, d'insuffisance rénale, d'HTA, de paresthésies, de troubles digestifs, d’hirsutisme). Deux biothérapies ont ainsi reçu une AMM pour la dermatite atopique, le dupilumab et le tralokinumab, comme le rappelle la Dr Marie Jachiet (hôpital Saint-Louis, AP-HP). Ces médicaments sont administrés par voie sous-cutanée tous les 14 jours avec une bonne tolérance.
Des anti-Janus-kinases (anti-JAK) peuvent également être utilisés par voie orale. Trois molécules ont obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) : le baricitinib, l’upadacitinib et l’abrocitinib. Mais les effets indésirables peuvent être sévères. Globalement, entre 60 et 70 % des patients recevant ces molécules vont nettement mieux, avec plus de 75 % d’amélioration du score EASI (pour Eczema Area Severity Index).
Prévenir les risques liés aux injections esthétiques
Aux confins de la santé, la prévention des complications liées aux produits injectés en médecine esthétique devient un problème sociétal. Le marché des injections d’acide hyaluronique ainsi que celles de toxine botulique est en augmentation permanente. Les effets indésirables les plus fréquents et les moins sévères sont les hématomes et les rougeurs, qui disparaissent en une dizaine de jours, explique la Dr Martine Baspeyras, dermatologue à Bordeaux. Un effet inesthétique, à la suite d'une injection mal placée, peut être corrigé par médicaments.
Pour la Dr Baspeyras, le risque de complications est plus important en cas de mésusage par des personnes non-médecins, non formées, non habilitées (coiffeuses, esthéticiennes, pédicures, influenceuses). Des accidents plus rares, à type d’embolie d’acide hyaluronique, sont traités par une enzyme dissolvant l’acide hyaluronique associée à des fluidifiants vasculaires.
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