LA ROSACÉE touche 4 millions de personnes en France. Cette maladie chronique et handicapante est pourtant peu connue : 8 personnes atteintes sur 10 s’ignorent et 12 % seulement des patients sont diagnostiqués.
La maladie s’exprime selon un ou plusieurs stades dont la progression est totalement imprévisible. « La première phase est celle des flushes (ou bouffées vasomotrices). Elle se manifeste par des rougeurs intenses transitoires au niveau du nez et des pommettes provoquant une sensation de chaleur, de brûlure et/ou de picotement », souligne le Pr Jean-Luc Schmutz, chef du service de dermatologie au CHU de Nancy. Les flushes apparaissent brutalement et rendent la vie des patients difficile. « Pour espacer au maximum ces bouffées vasomotrices, ils doivent éviter certaines situations : les variations importantes de température (aliments, boissons ou bains trop chauds), les mets épicés, l’exposition au soleil, la prise de boissons alcoolisées… », précise le Pr Schmutz.
Le deuxième stade est celui des rougeurs permanentes (érythrose) et des vaisseaux dilatés (couperose) sur les joues, les ailes du nez ou les pommettes. Quant au troisième stade, il se caractérise par des papules inflammatoires. Cette forme classique de la rosacée est la plus facile à diagnostiquer. « Ces pustules, nous les identifions aussi sous les termes d’acné rosacée. Les patients atteints ont souvent entre 40 à 50 ans », indique le spécialiste.
Enfin, la quatrième phase de la rosacée se manifeste par des dèmes persistants, qui peuvent entraîner une déformation importante et persistante de certaines zones. « Cette phase la plus évoluée de la rosacée, appelée rhinophyma, est grave mais rare. Elle concerne surtout les hommes de 50 ans et plus. Souvent, le nez a tendance à grossir et peut prendre des proportions considérables. Halte aux idées reçues : la consommation excessive d’alcool n’est pas à l’origine du rhinophyma », confie le Pr Schmutz.
À chaque stade, ses traitements.
Le traitement repose sur la prescription de médicaments à appliquer localement (émulsion, gel, crème) ou à prendre par voie orale. « La phase des flushes est la plus difficile à prendre en chare, souligne le médecin . Car entre les poussées la peau est tout à fait normale. Nous insistons sur le respect des règles hygiéno-diététiques et la photoprotection (écran total). Pour le stade couperose, l’électrocoagulation et les lasers vasculaires sont utilisés. Quant à l’acné rosacée, elle se traite localement (métronidazole topique). On y associe aussi parfois des antibiotoques par voie orale (métronidazole, cyclines ou macrolides). Ces traitements durent au moins trois mois. Enfin, pour le rhinophyma, nous procédons à un pelage du nez (chirurgie ou lasers). »
Pendant toute cette semaine, un kit d’information sera distribué aux généralistes (affiche de la campagne, livret d’information pour les patients, brochure professionnelle et scientifique sur la rosacée). Les livrets d’informations seront aussi diffusés auprès des dermatologues. Tout au long de l’année, des livrets d’informations, vidéos, rubriques et témoignages sont disponibles sur le site www.rosacee.com.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?