La présence de comorbidités, comme l’artériopathie chronique oblitérante des membres inférieurs ou le diabète, augmente avec l’avancée en l’âge, le terrain devenant ainsi propice à transformer le moindre traumatisme en plaie chronique. « Plutôt que d'aborder les plaies chroniques au sens large, il ne faut jamais oublier que chacune d’entre elles possède une étiologie, qu’il est indispensable d’identifier. Il faut ainsi parler précisément d’escarre, d’ulcère veineux ou artériel, de pied diabétique ou de plaie cancéreuse… », souligne la Dr Emmanuelle Candas, gériatre référente « Plaies et Cicatrisation » à l’Hôpital Sainte Périne (Paris), coordonnatrice avec Martine Barateau (infirmière au CHU de Bordeaux) du groupe de travail « Plaies chroniques » de la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG), et membre de la Société française et francophone des plaies et cicatrisations.
Une prise en charge globale
Derrière le soin local spécifique de la plaie, un traitement général est toujours associé, lié à la pathologie sous-jacente à l’origine de la plaie, ainsi qu’à l’état de santé du patient (insuffisance veineuse, diabète, dénutrition, immobilité…). « Ceci justifie une expertise pluridisciplinaire pour évaluer à la fois les pathologies présentes, le statut nutritionnel et tous les autres risques, sans négliger les aspects psychosociologiques et environnementaux, complète Martine Barateau, vice-présidente de la Société française de l’escarre. Ce regard sur la plaie et son origine conditionnera les chances de cicatrisation ».
La durée d’évolution d’une plaie permet de définir si elle est aiguë (moins de six à huit semaines) ou chronique (plus de six à huit semaines). À ce titre, « la prise en soin des plaies chroniques est parfois tardive, regrette la Dr Candas. Il convient de s’en préoccuper le plus tôt possible, afin de limiter la perte de chance de cicatrisation et ainsi l’altération de la qualité de vie du patient porteur de plaies ».
Rechercher l’étiologie
Alors que les plaies aiguës se distinguent par leur origine récente, traumatique ou médico-chirurgicale, les formes chroniques sont à rattacher à la maladie causale du patient âgé, dont il faut se préoccuper en priorité. Par exemple, l’ulcère de jambe est à 80 % d’origine veineuse. La pathologie artérielle augmente avec l’âge et doit donc être recherchée systématiquement. Par ailleurs, l’acronyme MIDAS résume les axes de soins de la plaie du pied diabétique et surtout l’esprit de la prise en charge en général : « les soins locaux (S) arrivent ainsi en dernière position après le contrôle métabolique (M), la prise en charge de l’infection (I), la décharge (D) et l’artériopathie (A) », pointe Martine Barateau.
D’après un entretien avec la Dr Emmanuelle Candas (gériatre, Paris) et Martine Barateau (infirmière, Bordeaux)
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