LA PRATIQUE D’UN SPORT chez les diabétiques ne doit pas être bannie, mais au contraire promue. De nombreuses études ont montré une action bénéfique du sport si sur l’état physiologique du sujet diabétique. Une activité sportive entraîne une amélioration rapide de l’hémoglobine glyquée (-0,6 % en 3 à 6 mois HbA1c), une amélioration de l’insulinosensibilité, une diminution de la masse grasse et de la graisse viscérale, une amélioration des paramètres liés au syndrome métabolique avec une diminution des triglycérides, une diminution de la PAS, sans oublier une action très positive sur l’état souvent dépressif du patient diabétique. Le Pr Jean-François Gauthier souligne « l’augmentation de la sensibilité à l’insuline était d’autant plus marquée quand l’activité physique du sujet combinait effort de résistance et effort de l’endurance, ce qui est retrouvé dans la pratique du tennis ou du volley-ball ».
En pratique, pour le sujet diabétique de type 2, il apparaît que la réalisation d’une activité physique régulière au moins trois fois par semaine, d’une durée d’au moins trente minutes par jour, permet d’améliorer le métabolisme gluco-lipidique. À long terme, une pratique régulière entraîne une réduction de la prise de médicaments hypoglycémiants. L’activité physique, pour des sujets ayant depuis longtemps arrêté le sport, doit être réaliste. La reprise d’activité physique plus intensive doit se faire progressivement et adaptée au profil de chaque patient. Les activités les plus conseillées sont la marche, le jogging, le vélo, la natation…
Écouter et informer.
Pour amener les patients diabétiques à pratiquer des exercices physiques réguliers, il faut, précise Jennifer Regnier, éducatrice en activité physique adaptée au CHU de Grenoble, les motiver en les écoutant, les interrogeant, en les informant. Ainsi, on pourra leur proposer une activité physique adaptée afin que chacun puisse devenir autonome dans leur pratique physique.
Le projet Activité Relais Cœur, initiative du Réseau Cardio Prévention d’Obernay, a une approche similaire pour accompagner sur le long terme dans la pratique physique des patients. Une évaluation personnalisée permet de co-construire des objectifs en rapport avec la motivation, avec l’activité physique existante ou non. Des ateliers éducatifs, des entretiens individuels, des activités sportives adaptées au profil de chaque patient sont proposées afin qu’à terme les patients deviennent autonomes dans la gestion des exercices physiques qui doivent faire partie intégrante de leur traitement.
D’après un symposium organisé par Roche Diagnostic dans le cadre du Xe Congrès du DELF(Diabète Éducation de Langue Française) association de soignants, médecins et non médecins, œuvrant pour la reconnaissance et la promotion de l’éducation dans le diabète et les maladies métaboliques. Intervenants :Pr Jean-François Gauthier (Paris), Dr Saïd Berka (clinique Maison Blanche Chartres), Jennifer Regnier(CHU Grenoble), Gregory Maglott (Obernay).
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?