Faudrait-il reconsidérer la prescription de substituts nicotiniques ? Peut-être si l’on considère les résultats d’une étude californienne. Le Pr Theodore Friedman et son équipe de l’université Charles Drew à Los Angeles viennent de montrer que le risque cardio-vasculaire lié à la cigarette pourrait être dû en partie à la nicotine. Cette substance serait responsable d’une intolérance au glucose, alors que les fumeurs sont plus minces et moins gras.
Comment expliquer cette insulino-résistance non liée à une surcharge pondérale ? Les chercheurs ont vérifié chez la souris l’hypothèse selon laquelle le cortisol serait augmenté par le tabagisme. Cette hormone du stress serait le chaînon manquant entre cigarette et insulino-résistance. L’équipe californienne a ainsi étudié les effets d’injections bi-quotidiennes de nicotine pendant 2 semaines chez 24 souris adultes. Alors que les rongeurs mangeaient moins et perdaient de la masse graisseuse, les animaux présentaient malgré tout des glycémies plus élevées. De manière concordante, un traitement par un antagoniste nicotinique, la mécamylamine, améliorait l’équilibre glycémique. Il a été constaté de plus que la cortisolémie tissulaire et sanguine, plus élevée chez ces souris, se normalisait également après cure de mécamylamine. Il pourrait être intéressant d’utiliser cet effet pour traiter les fumeurs. Si les antagonistes nicotiniques disponibles aujourd’hui ne sont pas assez sélectifs, de nouvelles molécules pourraient être développées à l’avenir, explique le Pr Friedman.
Manger un peu moins de féculents
Même sans perte de poids ni réduction calorique, consommer un peu moins d’hydrates de carbone pourrait faciliter la perte de poids en augmentant la sensation de satiété. C’est ce que suggère le Pr Barbara Gower de l’université d’Alabama dans une petite étude contrôlée sur 30 sujets. Sans supprimer les féculents de façon radicale, une légère diminution des quantités consommées est suffisante pour équilibrer la glycémie et baisser l’insulinémie en post prandial. Les sujets suivant un tel régime étaient moins affamés avant le petit-déjeuner et restaient ensuite rassasiés plus longtemps au cours de la journée. Un tel régime pourrait s’avérer efficace sur le long terme pour diminuer la consommation d’énergie et entraîner une perte de poids.
Risque de fracture après chirurgie bariatrique
Après une chirurgie de perte pondérale, le risque de fracture serait doublé, voire davantage pour des localisations comme le pied ou la main. L’équipe du Pr Jackie Clowes a analysé les registres des patients opérés à la Mayo Clinic (Rochester) entre 1985 et 2004 pour un suivi moyen de 7 ans. Les données n’étaient disponibles que pour 97 des 292 patients recensés. Parmi eux, 21 ont présenté une ou plusieurs fractures et pour 90 % après by pass gastrique, les 10 % restants après gastroplastie par bande verticale ou déviation bilio-pancréatique. Le siège des fractures se localisait fréquemment à la main et au pied, avec respectivement un risque multiplié par 3 et 4. Les auteurs n’expliquent pas cette augmentation du risque fracturaire, particulièrement marquée pour les extrémités. Il semblerait que même une solide supplémentation vitamino-calcique ne suffise pas à contrecarrer le risque.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?