Deux études récentes viennent éclairer les mécanismes expliquant la baisse de fertilité observée chez les sujets obèses des deux sexes. Une équipe de l’université d’Utah (Ahmad Hammoud et coll.) vient de montrer chez les hommes en surcharge pondérale que la baisse de la testostéronémie et de la libido était corrélée au niveau d’obésité. Plus intéressant encore : la chirurgie bariatrique semble améliorer les deux paramètres. Si des études antérieures avaient montré une oligospermie, rien (ou peu) n’était connu sur les modifications hormonales jusqu’alors. Le poids, l’indice de masse corporelle (IMC), les dosages hormonaux et la qualité de vie ont ainsi été mesurés pendant 2 ans chez 64 sujets ayant eu une chirurgie de « bypass » gastrique. Par rapport aux contrôles, les sujets obèses avaient une testostéronémie plus basse et une qualité de vie sexuelle altérée. Les deux critères ont été améliorés après la perte pondérale suite au bypass.
La deuxième étude a été menée chez 96 femmes obèses australiennes consultant pour infertilité. L’équipe de l’université d’Adélaïde (Rebecca Robker et coll.) suggère que les troubles de la reproduction pourraient être liés à des anomalies de l’environnement folliculaire ovarien. D’une part, le taux élevé de lipides pourrait altérer le métabolisme fragile de l’uf et, d’autre part, l’état pro-inflammatoire lié à l’obésité se révéler létal pour l’embryon en formation. Les chercheurs ont, en effet, mesuré les taux de métabolites hormonaux dans le liquide folliculaire prélevé au cours du recueil d’ovocytes après stimulation ovarienne. Il est apparu que les taux de métabolites androgènes étaient anormalement élevés. Ces modifications du liquide nourricier ovarien participeraient aux troubles de la reproduction chez les femmes obèses.
The Endocrine Society’s Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, édition en ligne.
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