UN NOUVEAU PROTOCOLE pour la greffe de cellules d’îlots, CIT07, a été présenté par M.R. Rickels et coll. (Philadelphie, États-Unis) (1). Il associe induction par globuline antithymocite et étanercept, culture d’îlots, héparinisation, insulinothérapie intensive, ce avec la même immunosuppression post-greffe par tacrolimus et sirolimus que dans le protocole d’Edmonton, classiquement utilisé.
Il apparaît que le nouveau protocole améliore le rendement de la greffe, malgré une quantité plus faible d’îlots transplantés. De plus, les capacités sécrétoires des cellules bêta ne sont pas altérées avec le temps, ce qui va à l’encontre d’une éventuelle toxicité cellulaire de tacrolimus et du sirolimus, suspectée dans le protocole d’Edmonton.
D’autres études, aux résultats plus mitigés, ont tenté de mesurer l’apport éventuel des incrétines, celles-ci pouvant accroître l’insulinosécrétion et la masse cellulaire bêta.
P. A. Senior et coll. (Edmonton, Canada) ont étudié (2) l’apport de l’association de sitagliptine (100 mg/j) et de pantoprazole chez des patients greffés et dont la greffe présentait des signes de dysfonctionnement : de fait, ce traitement permet d’améliorer l’équilibre glycémique et, dans certains cas, de supprimer l’insulinorequérance. Mais il ne s’agit que d’un effet suspensif, disparaissant à l’arrêt du traitement, qui ne peut donc prétendre engendrer une régénération des cellules bêta.
De même, M.M. Rankin et coll. (Philadelphie et Houston) ne parviennent pas à montrer (3) qu’une administration prolongée de sitagliptine ou d’exendine-4 engendrerait une augmentation du nombre des cellules bêta chez la souris.
Quoi qu’il en soit, l’étude (4) de M.D. Bellin et Coll. (Minneapolis) portant sur 255 greffes d’îlots pratiquées depuis 2006, établit un lien entre la qualité du contrôle glycémique après l’intervention et le meilleur rendement de la greffe, mais les auteurs ne peuvent définir la cause et l’effet : le meilleur contrôle glycémique protège-t-il le greffon ou ne fait-il que révéler la vitalité de ce dernier ?
Post-pancreatectomie.
Enfin, plusieurs communications ont porté sur les autotransplantations après pancréatectomie subtotale ou partielle. En particulier, V. Parnerkar et coll. (Minneapolis) a montré (5) que l’autotransplantation d’îlots après pancréatectomie (chez des enfants souffrant de pancréatite chronique), permet un bon contrôle glycémique après plus d’un an de suivi. Un bénéfice d’autant plus important que l’enfant est jeune et que la masse de cellules bêta greffée est importante.
(1) 156-OR, (2) 157-OR, (3) 136-LB, (4) 162-OR, (5) 159-OR
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