De nos jours,
aux États-Unis, 15 000 enfants et autant d’adultes débutent un diabète de type 1 (DT1) chaque année. La mortalité des enfants et adolescents DT1 est doublée par rapport aux mêmes classes d’âge non diabétiques, essentiellement en raison des complications aiguës (acidocétoses, hypoglycémies). Cette surmortalité est encore plus importante chez l’adulte, en raison cette fois essentiellement des complications chroniques, avec notamment un taux de mortalité cardiovasculaire multiplié par 10 chez le sujet âgé par rapport à des individus du même âge non diabétiques.
En Écosse, l’espérance de vie d’un sujet DT1 en 2012 était globalement réduite de 12 ans par rapport à celle d’un non diabétique – 8 ans en l’absence de néphropathie. Ce chiffre est inquiétant, mais il représente néanmoins un progrès considérable par rapport au passé : l’espérance de vie était réduite de 16 ans en Nouvelle-Zélande dans les années 1990 et même de 27 ans en 1970 aux États-Unis.
L’étude prospective de la cohorte de Pittsburg (1 075 sujets DT1, âge de début ‹ 18 ans) a montré que dans les 10 premières années d’évolution du DT1, 80 % des décès sont dus à des complications aiguës : acidocétoses ou hypoglycémies (3). La part cardiovasculaire (directe ou indirecte) des décès augmente ensuite progressivement, atteignant 58 % après 20 ans et presque 65 % après 30 ans d’évolution.
Dans le registre suédois, elle est de presque 40 % après l’âge de 40 ans (4). Il faut noter que, dans ce même registre, les complications aiguës continuent à représenter une part non négligeable des décès (environ 20 %) après cet âge. Après les interrogations de ces dernières années pour le DT2, les données de ce registre nous apprennent également que le cancer n’est pas la principale cause de décès des sujets DT1, représentant globalement 16 % des décès (vs 41 % pour les causes cardiovasculaires).
Date du diagnostic
Si la mortalité a nettement diminué au cours du temps pour les sujets débutant leur DT1 avant l’âge de 14 ans (passant d’un risque relatif de 4,3 en 1970-1974 à 1,7 en 1995-1999), elle n’a en revanche pas changé pour les sujets ayant démarré leur DT1 après l’âge de 14 ans, passant pendant cette période de respectivement 2,9 à 2,8, essentiellement en raison de complications aiguës mais aussi à la consommation d’alcool et de drogues (5).
Ancienneté du diabète et risque CV
L’étude de la cohorte écossaise a montré que le risque relatif d’événement cardiovasculaire augmente avec les tertiles de durée d’évolution : ‹ 11 ans, 11-22 ans et ≥ 22 ans. Il faut noter cependant que ce risque est déjà élevé même pour les plus faibles durées d’évolution, et progresse de 2,17 à 2,37 et 2,41 chez les hommes, de 2,63 à 2,91 et 3,22 chez les femmes pour les tertiles respectifs.
Sexe
L’étude de la cohorte écossaise de tous les sujets DT1 (n = 24 691) a montré que, en 2008-2010, l’espérance de vie à l’âge de 20 ans était réduite de 11 ans pour les hommes et 13 ans pour les femmes (6). Ainsi, en l’absence de diabète, 76 % des hommes et 83 % des femmes atteignent l’âge de 70 ans ; en présence d’un DT1, ces chiffres baissent à respectivement 47 % et 55 %.
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