DEPUIS 1991, la Journée mondiale du diabète se déroule chaque 14 novembre, soutenue par l’ONU qui en 2006 a adopté une résolution reconnaissant le diabète comme « une maladie chronique, invalidante et coûteuse, qui s’accompagne de graves complications, fait courir de graves risques aux familles, aux États membres et au monde entier ».
L’enquête réalisée par l’institut de sondage IFOP à la demande du laboratoire Novo Nordisk a cherché, comme l’an dernier, à connaître le degré de connaissance des Français sur la maladie. Trois quarts des Français (et 85 % des personnes âgées de plus de 65 ans) interrogés déclarent connaître au moins une personne atteinte de diabète. Dans la majorité des cas (57 %), cette personne appartient au cercle familial. Dans 40 % des cas, les membres diabétiques de la famille le sont de type 2, ou de type 1 pour 20 % (dans les 19 % restants, les deux types de diabète sont présents au sein de l’entourage familial). « Il est intéressant de noter, précisent les enquêteurs, que 21 % des personnes interrogées déclarent ne pas savoir de quel diabète il s’agit ».
Un quart des Français estime présenter un risque élevé de développer un diabète (seuls 3 % mentionnent un risque « extrêmement élevé »), ce qui reflète une certaine préoccupation, concluent les enquêteurs. Une nette majorité juge ce risque faible, mais seuls 15 % le considèrent comme « très faible ou nul ». Un nombre non négligeable (10 %) avoue n’avoir aucune idée sur la question.
Cette perception du risque est plus élevée chez les hommes que chez les femmes (32 % contre 20 %). La présence dans l’entourage de personnes, une ou plusieurs, déjà atteintes par la maladie influe aussi, logiquement, sur cette perception.
L’IFOP a aussi cherché à savoir si les Français cherchent spontanément à détecter un diabète chez eux-mêmes. Contrairement aux personnes les plus âgées, le dépistage n’apparaît pas comme une priorité pour les plus jeunes, puisqu’ils ne sont que 36 % parmi les moins de 35 ans (et même 27 % des 15-24 ans) à avoir cherché à savoir s’ils étaient atteints du diabète. Logiquement, l’entourage joue un grand rôle dans ce geste de prévention. C’est ainsi que ceux qui ont eu recours au dépistage sont majoritairement des personnes qui connaissent un ou plusieurs diabétiques, alors qu’ils ne sont que 33 % parmi ceux qui ne côtoient aucun diabétique.
Le recours au dépistage met en lumière le rôle du médecin puisqu’ils sont 83 % à avoir effectué le test au moyen d’une prise de sang réalisée en laboratoire sur prescription médicale. Le lecteur de glycémie appartenant à un proche comme autre mode de dépistage, n’a concerné étonnamment que 8 % des personnes interrogées, avec un usage plus répandu parmi les plus jeunes.
Faible sensibilisation au mode de vie.
Les Français reconnaissent pleinement la gravité du diabète, estime l’IFOP qui se fie aux 65 % qui considèrent que cette maladie peut entraîner de « très graves » complications (et 31 % les jugent « assez graves »). Seulement 2 % estiment les complications éventuelles du diabète « peu graves » et aucune d’entre elles « pas graves du tout ». La perception du degré de gravité varie là encore en fonction de l’âge, du sexe et de la proximité avec la maladie.
Mais si 81 % des Français déclarent bien connaître la maladie, les enquêteurs nuancent leur degré de connaissance. « Pour ceux qui sont capables d’évoquer la maladie en quelques mots, les références se centrent principalement sur des associations souvent vagues qui manquent de précision : le sucre est souvent cité mais le dysfonctionnement du pancréas et l’existence de plusieurs types de diabète sont minoritaires. Les références au traitement médical évoquent principalement le diabète de type 1 (insuline, injections, piqûres). Les références aux modes de vie, marginales, montrent un niveau de sensibilisation faible face aux enjeux de prévention du diabète, notamment du diabète de type 2 ».
À l’inverse, quand ils sont interrogés sur les facteurs pouvant favoriser l’apparition d’un diabète, les Français citent majoritairement les causes liées au diabète de type 2. La consommation excessive de sucre est le premier élément cité spontanément, suivi d’assez près par la consommation d’alcool. La mauvaise alimentation est, elle aussi, largement identifiée comme un facteur favorisant le diabète. L’âge est très faiblement évoqué, 18 % des Français citent l’hérédité et les facteurs génétiques. Des résultats qui amènent les enquêteurs à juger « lacunaire » le degré de connaissance des Français quant au diabète.
Bouche-à-oreille.
Les Français s’estiment bien informés sur le diabète en général (64 %) mais leur première source d’information passe d’abord par le bouche-à-oreille (pour 36 %). Les médecins (32 %) viennent ensuite avant les médias traditionnels, télé, journaux et magazines.
Une série de questions a enfin été posée sur les pratiques physiques et alimentaires des répondants, afin de faire émerger des profils d’individus. Les bons élèves représentent 27 % de la population. Ils ont plus de 65 ans, et mènent dans le sud méditerranéen, une vie équilibrée (saine alimentation et exercice physique). À l’inverse, les « exposés » (26 %) de l’échantillon sont d’âge intermédiaire (35-69 ans) et issus des catégories sociales populaires. Ils consomment une alimentation riche en produits gras et sucrés, grignotent fréquemment entre les repas et sont déjà en surpoids. Ils passent beaucoup de temps devant un écran et se distinguent également par un niveau de connaissance moindre de la maladie. Dans la troisième catégorie, se dégagent les « insouciants » (23 %) et les « sensibilisés » (24 %).
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