Plusieurs communications ont été consacrées aux dépenses de santé. Les données de l’équipe de Bruno Detournay (CEMKA-EVAL), rapportées dans un symposium par le Pr Bernard Charbonnel (Nantes), concernent un échantillon aléatoire de 600 000 patients extraits de la base EGB de l’Assurance-maladie (AM) en 2013. Parmi eux, 25 000 ayant un diabète de type 2 (DT2), d’âge moyen 67 ans, ont été appariés à 76 000 non diabétiques.
Quant à la communication d’Anne-Sophie Aguade pour la CNAM-TS, elle a concerné le registre SNIIRAM 2012, seul régime général de l’AM.
Des différences existent entre ces données, elles tiennent à l’échantillon étudié : tous les diabétiques de type 1 et 2 pour l’AM, le seul diabète de type 2 pour l’autre. De plus, les dépenses de santé de la population non diabétique retenues par CEMKA-EVAL ont pris en compte l’âge des patients, donc donnent un surcoût plus exact, la population diabétique étant assez âgée en moyenne.
20 milliards d’euros
Après échanges avec les responsables de ces deux approches, on retiendra que, sur la base d’environ 3 millions de diabétiques, en France métropole et Outre-mer, la dépense totale est de l’ordre de 20 milliards d’euros en 2013, soit 9-10 % des dépenses de santé pour environ 5 % de la population générale. Cependant, ce sont bien les surcoûts liés à l’état de diabète (traitement de l’hyperglycémie, des comorbidités et des complications), qui sont nous intéressent. On retient aujourd’hui qu’ils sont de l’ordre de 3000 à 3500 €an, soit au total environ 9 milliards d’euros/an de surcoûts spécifiques.
Les données CEMKA-EVAL précisent les postes de dépenses pour le DT2 : 33 % pour les hospitalisations, 23 % de médicaments et produits dérivés, 13 % pour les auxiliaires médicaux, 11 % pour les consultations et 9 % pour les dispositifs médicaux. Soit, pour les 3 premiers postes, un surcoût de 800 € d’hospitalisation, 800 € de médicaments et 600 € d’auxiliaires médicaux.
Mais ces moyennes recouvrent de grandes disparités, selon la CNAM-TS : de 6 700 €an, de presque 17 000 €/an pour 10 % des patients (51 % des dépenses) et près de 26 000 €/an pour 5 % des patients (35 % des dépenses).
Autres disparités criantes : entre régions en France métropolitaine ou entre les DOM-TOM et la métropole. Par exemple le coût par patient est plus élevé à l’île de la Réunion, qui compte plus de diabétiques, plus de DT2 insulinotraités, moitié de CMU-c et des dépenses en auxiliaires de santé plus importantes : 5 080 €/patient vs 3 060 € en Ile de France.
Professeur émérite, université Grenoble Alpes
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