Les données épidémiologiques de très larges cohortes apportent un éclairage intéressant sur le rôle potentiel de certains types de nutriments ou de certains profils alimentaires concernant le risque de diabète de type 2 (DT2).
La cohorte européenne EPIC-Interact, qui rassemble plus de 12 000 cas incidents de DT2 a montré une réduction de l'incidence de DT2 avec le régime dit méditerranéen. La consommation de fruits et légumes est associée à une réduction du risque de DT2 après ajustement sur les principaux facteurs confondants. En revanche, la consommation de viandes, et en particulier des viandes transformées (charcuteries, salaisons), augmente le risque de diabète. Curieusement, dans la cohorte EPIC-Interact, la consommation de volailles était aussi associée avec une augmentation du risque de diabète. La consommation de poissons était neutre vis-à-vis de l'incidence de DT2 mais avec une tendance à un effet protecteur pour les poissons gras, riches en oméga-3.
D'une manière générale, la consommation de protéines augmente le risque de diabète, mais ce surrisque est observé pour les protéines d'origine animale et n'était pas retrouvé pour les protéines d'origine végétale. Ceci pourrait être en lien avec le fait que l'ingestion des protéines augmente la sécrétion de glucagon et l'insulinémie.
Les produits laitiers ont un effet protecteur vis-à-vis du risque de diabète, qui est plus net pour les yaourts et les produits fermentés mais avec une tendance bénéfique pour les fromages secs également.
Les fibres sont associées à une réduction du risque de diabète mais cet effet protecteur est observé pour les fibres contenues dans les céréales et les légumes, et pas pour les fibres des fruits.
Les apports en polyphénols sont protecteurs, mais aucune association n'était retrouvée avec les apports en lignanes.
Il n'a pas été observé, dans la cohorte EPIC-Interact, de relation entre les apports alimentaires en vitamine D et le risque métabolique, toutefois l'alimentation a un rôle marginal pour la concentration de vitamine D, par rapport à celui de l'ensoleillement.
Enfin, la densité énergétique, qui représente la quantité d'énergie des aliments rapportée à une unité de volume n'était pas associée au risque de diabète.
De manière intéressante, il n'était pas noté d'interactions, dans la cohorte Inter-Act, entre l'alimentation et le score génétique. L'effet protecteur du régime méditerranéen et de l'alimentation était identique quel que soit le statut génétique des individus.
Service d'endocrinologie diabétologie et nutrition, CHU Rennes
D'après la communication de Guy Fagherazzi
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