Lancée le 1 er octobre 2007 et portant sur 9 789 patients diabétiques de type2, ENTRED 2007-2010 (voir encadré) livre ses premiers résultats, issus des données de l’Assurance-maladie. La comparaison avec les chiffres d’ENTRED 2001 met en évidence « des améliorations majeures » : en seulement six années, on constate une baisse à la fois de la pression artérielle, de la glycémie et du cholestérol, quel que soit l’âge.
Ces bons résultats ont été atteints grâce aux progrès de la prise en charge et du suivi médical. La fréquence des examens médicaux recommandés annuellement a sensiblement augmenté entre 2001 et 2007. La pratique des trois dosages de l’HbA1c concerne désormais 39 % des malades, contre 30 % en 2001 et 66 % ont bénéficié d’au moins deux dosages. Le dosage de la créatininémie a de même progressé, de 71 à 80 %, de même que ceux (72 %)des lipides, du cholestérol LDL (68 %).
Autre facteur d’évolution positive : l’intensification importante des traitements, avec une meilleure adéquation aux recommandations. Ainsi, les biguanides, recommandés en première intention, ont été plus largement prescrits (59 % des patients, contre 48 % en2001)
Les traitements préventifs des maladies cardio-vasculaires et rénales sont aussi plus fréquents, avec en particulier une nette progression de la fréquence des traitements par antiagrégants plaquettaires (de 24 à 32 % des patients) et par statines (de 23 à 44 %) ainsi que du traitement par inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) ou antagoniste du récepteur de l’angiotensine II (de 44 à 57 %).
Obésité et complications.
Reste que l’obésité est en hausse (+7 % pour atteindre 41 % des patients), alors que 20 seulement des patients ont eu une consultation diététique et que les complications de la maladie (cardiaques, ophtalmologiques et podologiques) sont plus fréquentes. Le dépistage reste insuffisant : la moitié seulement des diabétiques de type 2 bénéficient d’une consultation ophtalmologique annuelle, 28 % d’un dosage urinaire de l’albumine et 43 % de la gradation du risque podologique.
Au total, moins de deux patients sur trois (59 %) ont un contrôle glycémique correct et à peine plus de la moitié (51 %) ont une pression artérielle au seuil ou sous le seuil de 130/80 mmHg. Et l’objectif fixé par la loi de santé publique pour 2008, à savoir que 80 % des diabétiques bénéficient des examens de suivi, est loin d’être atteint.
Il existe en outre de grandes inégalités dans la prise en charge, comme en témoignent les remboursements versés par l’Assurance-maladie : si le remboursement moyen atteint 5 400 euros par diabétique en 2007, 10 % des patients concentrent la moitié de ces remboursements. En 2007, le diabète de type 2 a coûté 12,9 milliards d’euros : 5 milliards pour l’hospitalisation, 3,3 pour les médicaments, 1,2 pour les soins infirmiers et 0,9 pour les honoraires médicaux.
› RENÉE CARTON
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