DE NOTRE CORRESPONDANTE
LE DIABÈTE DE TYPE 1, on le sait, se développe à la suite d'une interaction complexe entre des facteurs génétiques et environnementaux qui aboutit à la destruction auto-immune des cellules pancréatiques bêta productrices d'insuline.
Sergey Nejentsev (Universite de Cambridge, Royaume-Uni) et coll., dont le travail est décrit dans la revue « Science » en ligne, ont cherché à identifier des variants génétiques contribuant au diabète de type 1.
Ils ont séquencé 10 gènes candidats (certains situés dans des régions liées au diabète de type 1 par des études génomiques d'association) chez 480 patients diabétiques de type 1 et chez 480 témoins. En comparant les séquences chez les diabétiques et les témoins, ils ont identifié deux variants du gène IFIH1 associés au diabète de type 1. Ils ont ensuite étudié ces deux variants, ainsi que la séquence du gène IFIH1, chez plus de 3000 personnes (avec diabète type 1 ou témoins).
Au final, ils ont découvert que 4 variants rares du gène IFIH1 abaissent de façon indépendante le risque de diabète de type 1.
La famille des picornavirus.
La protéine IFIH1 (InterFeron Induced with Helicase C domain 1) est une hélicase cytoplasmique qui reconnaît l'ARN de la famille des picornavirus, incluant les entérovirus tels que Coxsackie A et B, poliovirus et échovirus, et déclenche alors la réponse immune antivirale, dont la réponse interféron.
Il est intéressant de noter que les infections par entérovirus sont plus fréquentes chez les patients chez lesquels ont a récemment porté un diagnostic de diabète de type 1 (et les sujets prédiabétiques) que dans la population générale, et qu’elles précèdent l'apparition des autoanticorps marqueurs du prédiabète.
Les chercheurs pensent que ces rares variants protecteurs réduisent la fonction d' IFIH1, tandis que la fonction normale d' IFIH1 est associée au diabète de type 1.
Stimulation des cellules T autoréactives ?
« Cette étude établit fermement le rôle d' IFIH1 dans le diabète de type 1 », concluent les chercheurs.
« Les allèles d' IFIH1 portés par la majorité de la population prédisposent à la maladie. Cela suggère que des variants perturbant la fonction d' IFIH1 dans la réponse antivirale de l'hôte ont été négativement sélectionnés, plutôt que sélectionnés de manière positive car ils confèrent une protection contre le diabète. »
Afin d'élucider le mécanisme reliant l'infection entérovirale au diabète de type 1, les chercheurs suggèrent d'examiner si l'activation immune normale causée par l'infection entérovirale, et médiée par IFIH1, peut stimuler des cellules T autoréactives et conduire au diabète de type 1 et si l'inhibition de IFIH1 peut enrayer ce mécanisme pathogène.
Sciencexpress, 5 mars 2009, Nejentsev et coll.
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