La grossesse est un facteur de risque d’apparition ou d’aggravation d’une rétinopathie diabétique, avec, selon les données de la littérature, une fréquence de progression de l’ordre de 20 %, en baisse par rapport aux années 1990. Un progrès qui peut être attribué au meilleur contrôle de la glycémie et à une prise en charge pluridisciplinaire. Certains facteurs de risque de progression sont reconnus : l’ancienneté du diabète, une rétinopathie préexistante de stade 2 ou plus, un équilibre préconceptionnel médiocre, une grossesse non programmée, mais aussi une amélioration rapide de l’équilibre glycémique pendant la grossesse ou encore une HTA gravidique.
Le référentiel de la Société francophone du diabète (SFD) et de la Société française d’ophtalmologie (SFO) préconise notamment la programmation de la grossesse, un dépistage de la rétinopathie au préalable, et un traitement par laser des formes sévères avant d’autoriser la grossesse.
Une étude réalisée dans le cadre d’un travail de thèse a évalué la fréquence et les facteurs de risque de progression de la rétinopathie diabétique dans une cohorte récente de grossesses chez des femmes diabétiques de type 1 suivies dans une même structure pluridisciplinaire, au centre hospitalier régional de Lille.
Les données portent sur 499 grossesses suivies entre 1997 et 2015 chez 375 patientes, qui ont bénéficié d’un fond d’œil réalisé par le même ophtalmologiste tous les 3 mois, voire tous les mois en cas de rétinopathie sévère ou de progression.
Avant la grossesse, plus de deux tiers des femmes (69,7 %) étaient indemnes de rétinopathie, 20 % avaient une rétinopathie de stade 1, et 2,8 % de stade 2.
Sur les 348 grossesses sans rétinopathie initiale, cette complication du diabète a été rapportée dans 24,4 % des cas, tandis qu’une aggravation a été observée chez 15,9 % des patientes qui en souffraient déjà avant la grossesse. Toutefois, une progression de la maladie à long terme n’a concerné au total que 4 % des femmes.
L’analyse multivariée de différents paramètres a permis de mettre en évidence trois facteurs de risque significatifs de progression : la durée du diabète et l’existence d’une rétinopathie diabétique antérieure à la grossesse, confirmant les données antérieures, mais aussi la nulliparité (après ajustement sur l’ancienneté du diabète et l’âge).
Le traitement par pompe à insuline apparaît également protecteur, comparativement à un schéma multi-injections, chez les femmes ayant une rétinopathie préexistante.
De façon logique, ce travail a retrouvé une association significative entre le risque de rétinopathie et l’HbA1c, ainsi qu’entre une baisse rapide de l’HbA1c à tous les stades de la grossesse et ce risque.
D’après la communication du Dr Julien Bourry, Lille
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