Les femmes atteintes de diabète de type 1 ont un risque accru de donner naissance à un enfant prématuré. Une équipe suédoise montre que ce risque est fortement associé au taux périconceptionnel d'hémoglobine glyquée (HbA1C). Ces résultats sont parus dans « Annals of Internal Medicine ».
« Plusieurs études ont établi un lien entre diabète de type 1, naissance prématurée et autres effets indésirables chez les femmes enceintes et leurs enfants, mais la relation entre le contrôle glycémique de la mère et la naissance prématurée est moins claire », indiquent les auteurs.
Un risque accru même en cas de glycémie contrôlée
À partir de registres nationaux, 2 474 enfants dont la mère a un diabète de type 1 et 1 165 216 enfants dont la mère n'a pas de diabète de type 1 (contrôle) ont été inclus entre 2003 et 2014 en Suède.
Le critère principal de l'étude était le risque d'accouchement prématuré (avant 37 semaines de grossesse). Au sein du groupe d'enfants « diabète de type 1 », 22,3 % sont nés prématurément contre 4,7 % dans le groupe « contrôle ».
Le risque de naissance prématuré a ensuite été évalué selon le taux périconceptionnel d'hémoglobine glyquée : plus le taux est élevé, plus le risque est grand. En effet, l'incidence des naissances prématurées était de 13,2 % chez les mères ayant un taux d'hémoglobine glyquée inférieur à 6,5 %, de 20,6 % chez celles ayant un taux compris entre 6,5 et moins de 7,8 %, de 28,3 % chez celles ayant un taux compris entre 7,8 et moins de 9,1 % et de 37,5 % chez celles ayant un niveau supérieur ou égal à 9,1. En d'autres termes, un taux d'hémoglobine glyquée inférieur à 6,5 % est associé à un risque multiplié par 2,83 de prématurité et un taux supérieur ou égal à 9,1 % à un risque multiplié par 6,91.
À noter que pour les femmes diabétiques de type 1, un taux d'hémoglobine glyquée inférieur à 6,5 % est recommandé avant d'envisager une grossesse. Toutefois, cette étude montre que le risque de prématurité demeure accru par rapport à la population générale même chez les femmes bien contrôlées.
« Le risque élevé de prématurité était en grande partie imputable aux naissances prématurées médicalement indiquées, bien que les naissances prématurées spontanées aient également augmenté avec des taux élevés d'HbA1c », soulignent par ailleurs les auteurs.
Un risque accru de décès néonatal
Dans une analyse complémentaire, les auteurs ont montré qu'une réduction du taux d'hémoglobine glyquée à 6 % était associée à un risque similaire au taux de 6,5 %. Ainsi, « ces données ne soutiennent pas l'idée qu'une réduction du taux recommandé d'hémoglobine glyquée en début de grossesse (du moins pas à 6 %) élimine le risque accru d'accouchement prématuré chez les femmes atteintes de diabète de type 1 », précisent les auteurs.
Un mauvais contrôle glycémique était également associé à un risque accru chez le nouveau-né de taille importante pour l'âge gestationnel, d'hypoglycémie, de détresse respiratoire, de score Apgar faible (score évaluant l'état de santé à la naissance) et de décès néonatal.
« L'association entre l'augmentation du taux d'HbA1c et le risque d'accouchement prématuré est potentiellement liée au fait que l'hyperglycémie peut induire un stress oxydatif, qui a un impact sur les taux d'oxyde nitrique, pouvant influer sur la contraction du myomètre et la maturation cervicale », avancent les auteurs.
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