Les nouvelles recommandations américaines de prise en charge du diabète de type 2 publiées par le collège américain de médecine (American College of Physicians, ACP), dans les « Annals of Internal Medicine » avec le concours de l'académie américaine de médecine générale, conforte la metformine dans sa place de médicament de première ligne.
En cas d'échec des tentatives d'interventions sur le mode de vie, la metformine « constitue une stratégie de traitement plus efficace, associée à moins d'effets secondaires et moins chère que la plupart des autres traitements oraux », affirme le président de l'ACP, le Dr Nitin Damle, dans un communiqué accompagnant les recommandations.
Un bénéfice parfois non contrebalancé par les coûts
En cas d'échec du traitement par la metformine seule, les recommandations proposent l'ajout d'un traitement par un inhibiteur de SGLT-2 ou de DPP-4, une sulfonylurée, une thiazolidinedione. Cette dernière recommandation n'est pas considérée comme de haut niveau par les rédacteurs des recommandations.
« Ajouter un deuxième traitement à la metformine peut apporter un bénéfice supplémentaire, estiment-ils, cependant, les coûts supplémentaires ne sont pas toujours contrebalancés par le bénéfice attendu. Nous recommandons que les bénéfices, les effets secondaires et les coûts soient abordés lors d'une discussion entre le médecin et son patient. »
Les nouveaux antidiabétiques en débat
Il faut noter que la revue de la littérature menée par les auteurs des recommandations comprend des études publiées jusqu'à décembre 2015, et ne prend donc pas en compte les résultats plus récents qui montrent un effet protecteur des nouveaux antidiabétiques oraux chez les patients à haut risque, et notamment une diminution de la mortalité cardiovasculaire.
Ce texte fait écho aux recommandations françaises publiées par la Haute Autorité de santé (HAS) et l'Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM). La HAS recommande en effet de prescrire la metformine seule en première intention suivie d'une bithérapie puis éventuellement une trithérapie sur la base d’une association de metformine et de sulfamide hypoglycémiant. L’insuline restant le traitement de choix lorsque les traitements oraux et non insuliniques ne permettent pas d’atteindre l’objectif glycémique. Du fait d’une efficacité moindre, d’un manque de recul sur leur sécurité à moyen et long terme et/ou d’un coût supérieur, les autres traitements doivent être réservés aux situations dans lesquelles les traitements recommandés en première intention ne peuvent pas être prescrits.
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