« L’étude Steno 2 avait déjà démontré les bénéfices d’une intervention multifactorielle ciblée (aspirine, statines, contrôle tensionel et glycémiques étroits…) sur le risque cardiovasculaire des diabétiques de type 2 », a rappelé le Pr Andrew Boulton (Université de Manchester, Royaume-Uni). Une étude danoise publiée cette année vient compléter ce données historiques, chez des patients diabétiques de type 2 ayant une néphropathie (1). Elle visait à évaluer le pronostic rénal et la survie de ces patients, après traitement par inhibiteur du système rénine-angiotensine et contrôle multifactoriel strict.
Il s’agit d’une étude sur une large cohorte de 543 patients suivis pendant 10 ans. La néphropathie diabétique était définie par une macro-albuminurie persistante à l’inclusion. Les critères d’évaluation étaient la survenue d’une insuffisance rénale terminale, le doublement de la créatiniménie, le décès et la vitesse de dégradation du débit de filtration glomérulaire. Les données ont pu être comparées à celles des patients de la cohorte Steno 2.
Après un suivi médian de 7,4 ans, les auteurs ont mis en évidence une baisse de 14 % du DFG, et un taux d’évolution vers l’insuffisance rénale terminale ou le doublement de la créatininémie de 19 %. Le taux de décès était de 37 % après 5,7 ans de suivi. Comparativement à la cohorte historique de Steno 2, la mortalité globale a été réduite de 42 % (de moitié après ajustement sur l’âge). Les facteurs prédictifs de mortalité étaient les antécédents cardiovasculaires et les taux bas de DFG. L’albuminurie, le DFG bas et l’hémoglobine glyquée étaient des facteurs prédictifs d’évolution vers l’insuffisance rénale terminale. « Ainsi, grâce à la prise en charge mulifactorielle actuelle, le pronostic de la néphropathie diabétique en pratique clinique s’est considérablement amélioré », a souligné le Pr Boulton, en insistant sur l’importance du dépistage de la micro-albuminurie chez les diabétiques de type 2.
IRM cérabrale et neuropathie
Un autre travail récent riche d’enseignements (2) a porté sur les différences mises en évidence en IRM au niveau cérébral chez les patients selon qu’ils aient ou non une neuropathie périphérique, avec ou sans douleurs. Trente-six patients diabétiques de type 1 et 18 contrôles indemnes de diabète ont bénéficié d’une IRM cérébrale. Les auteurs de cette étude ont montré une baisse de la substance grise, localisée dans les zones de perception somatosensorielle, chez les diabétiques ayant une neuropathie, qu’elle s’accompagne ou non de douleurs, comparativement aux diabétiques sans neuropathie et aux sujets contrôles.
Antibiothérapie du pied
Concernant les stratégies de traitement du pied diabétique, un essai randomisé comparant antibiothérapie et chirurgie conservatrice dans l’ostéomyélite du pied (3). Des données antérieures avaient montré l’intérêt de l’antibiothérapie seule, notamment un travail rétrospectif sur 147 cas, où une chirurgie avait été nécessaire pour 23 % des patients. L’étude prospective randomisée publiée cette année est un essai monocentrique ayant inclus 37 patients, qui ont bénéficié soit d’une antibiothérapie exclusive de 90 jours (groupe A), soit d’une chirurgie conservatrice suivie de 10 jours d’antibiotiques (groupe B). Une cicatrisation primaire a été obtenue chez 75 % des sujets du groupe A et 86 % du groupe B (non significatif), avec un délai moyen à la cicatrisation respectivement de 7 et 6 semaines. Les taux de complications à court terme ont été comparables dans les deux groupes.
D’après la communication du Pr Andrew Boulton : Best of Diabetes Care 2013-2014. Clinical highligths, microvascular complications.
(1) Andrésdóttir G et al. Diabetes care 2014 ;37:1660-67
(2) Selverajah D et al. Diabetes care 2014 ;37:1681-88
(3) Lazaro-Martinez JL et al. Diabetes care 2014;37:789-95
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