L’acidocétose euglycémique induite par un traitement par iSGLT2 a été observée dans la pratique clinique chez les patients avec diabète de type 2 (DT2) dans des essais contrôlés randomisés et en vraie vie.
Il avait été postulé que les personnes non diabétiques ne développeraient pas cette complication en raison d’une capacité de sécrétion d’insuline suffisante les protégeant contre la production excessive de corps cétoniques. Les essais contrôlés randomisés cardiovasculaires examinant l’utilisation de iSGLT2 chez des personnes avec insuffisance cardiaque non diabétiques n’ont jamais signalé d’acidocétose.
Ici, les auteurs rapportent les deux premiers cas d’acidocétose non diabétique sévère après l’initiation d’un iSGLT2 pour traiter une insuffisance cardiaque avec FEVG réduite, et décrivent les stratégies de prise en charge utilisées et leurs implications pour la compréhension de la physiopathologie de l’acidocétose associée aux iSGLT2 (1).
Un risque à garder à l’esprit
Chacun de ces deux individus a présenté une acidocétose dans les suites d’une réduction de l’apport nutritionnel. Elle s’est résolue grâce à l’administration intraveineuse de glucose, à l’incitation à consommer des boissons contenant du glucose, avec une administration de très faibles doses d’insuline.
Ces deux cas démontrent que l’acidocétose associée aux iSGLT2i est possible chez les individus non diabétiques. Un risque d’autant plus redoutable face à des prescripteurs non-diabétologues, peu au courant de ces acidocétoses euglycémiques et des patients non-diabétiques : toutes conditions réunies pour des issues défavorables.
(1) Umapathysivam MM, Gunton J, Stranks SN, Jesudason D. Euglycemic ketoacidosis in two patients without diabetes after introduction of sodium-glucose cotransporter 2 inhibitor for heart failure with reduced ejection fraction. Diabetes Care. 2024 Jan 1;47(1):140-143
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