PRÉSENTÉ DANS « Nature », un travail apporte des éléments de décryptage moléculaire qui devraient permettre de mieux comprendre la pathogénie du diabète de type 2. Surtout, ils pourraient offrir la possibilité d’étudier de nouvelles stratégies thérapeutiques et préventives pour lutter contre l’insulinorésistance.
On sait que l’insulinorésistance, primum movens du diabète de type 2, est l’incapacité de l’insuline à stimuler de manière appropriée son récepteur. Normalement, sous cette stimulation, le récepteur à l’insuline recrute des protéines substrats qu’il phosphoryle, ce qui produit une activation d’une voie Akt (phosphatidylinositol-3-OH kinase). Une fois activée, l’Akt phosphoryle à son tour des kinases et des facteurs de transcription en aval, qui vont être les médiateurs de la plupart des effets métaboliques de l’insuline.
Forte réduction de l’expression.
Les bêta-arrestines interviennent par leurs fonctions de médiation entre les récepteurs activés et des protéines effectrices. Elles ont un rôle déterminant sur la spécificité et l’efficacité du signal.
Bing Luan et coll. (Shanghai) se sont intéressés au mode d’expression des bêta-arrestines sur un modèle de diabète de type 2 chez la souris. Ils trouvent une forte réduction de l’expression de la bêta-arrestine-2 dans les muscles, le tissu adipeux et le cerveau de ces souris db/db.
Ils montrent ensuite, qu’en inactivant le gène de la bêta-arrestine-2, on exacerbe l’insulinorésistance, tandis que l’administration de bêta-arrestine-2 restaure la sensibilité à l’insuline chez les souris, en s’appuyant sur des expériences de clamp hyperinsulinémique-euglycémique.
La poursuite des investigations a montré que l’insuline stimule la formation d’un nouveau complexe bêta-arrestine-2, dans lequel la bêta-arrestine-2 forme un échafaudage avec Akt et le récepteur de l’insuline.
« La perte de la bêta-arrestine-2 ou un défaut de son fonctionnement provoquent l’absence de formation de ce complexe lui-même à l’origine du signal, et un trouble de la voie de signalisation de l’insuline in vivo», remarquent les auteurs. Ce qui selon toute vraisemblance contribue au développement de l’insulinorésistance et à la progression du diabète de type 2.
L’équipe de Bing Luan contribue donc à la définition du rôle de la bêta-arrestine-2 dans la modulation de la sensibilité à l’insuline. Et par là même, les chercheurs découvrent des cibles moléculaires potentielles pour le traitement des troubles métaboliques liés à l’insuline.
« Nature », édition en ligne.
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