VOILÀ UN ARGUMENT de plus pour encourager les femmes enrobées à maigrir ! On savait déjà qu’en cas de surpoids le fait de mincir protégeait du risque de diabète de type 2, d’hypertension artérielle et de dyslipidémie. Une équipe de l’Université de San Francisco vient de montrer que la perte de poids diminue également les fuites urinaires. L’amaigrissement serait ainsi en passe de devenir le traitement de première intention de l’incontinence urinaire chez les femmes obèses.
Leslee Subak et coll ont en effet soumis à un programme d’amaigrissement intensif sur 6 mois des femmes en surcharge pondérale et présentant au moins 10 événements de fuites urinaires par semaine. Avant randomisation en deux groupes, toutes les participantes ont reçu un livret de conseils pour améliorer le contrôle vésical. Le groupe intervention (n = 226) comportait un régime, de l’exercice physique et des thérapies comportementales, le groupe témoin (n = 112) un programme d’éducation structurée en quatre séances. Les deux groupes étaient comparables pour l’âge (53 ±11 ans), l’indice de masse corporelle (IMC à 36) et la fréquence des fuites urinaires (24/semaine).
Et non les impériosités.
À 6 mois, les femmes du groupe intensif ont perdu 8 % de leur poids (7,8 kg) versus 1,6 % (1,5 kg) pour celles du groupe témoin. Parallèlement, les fuites urinaires ont diminué de 47 % dans le groupe régime versus 28 % dans le groupe contrôle, ce qui est significativement plus élevé (p = 0,01). À noter que l’amaigrissement intensif n’a amélioré efficacement que l’incontinence d’effort et non les impériosités, puisqu’il n’a pas été observé de différence significative entre les deux groupes pour ce type de fuites. Davantage de femmes étaient satisfaites à plus de 70 % dans le groupe intensif.
Plusieurs mécanismes expliquent la diminution des fuites urinaires après amaigrissement. En augmentant la pression intra-abdominale, donc vésicale, l’obésité exacerbe l’incontinence d’effort et dans une moindre mesure les impériosités mictionnelles. La perte de poids agirait ainsi en réduisant les forces s’exerçant sur le plancher pelvien. De plus, certains effets positifs constatés après amaigrissement pourraient être liés à l’exercice physique et aux modifications diététiques. Une diminution des fuites urinaires de 28 % a été constatée dans le groupe contrôle. Cette observation n’est pas si surprenante, puisque les femmes du groupe contrôle ont pu tirer bénéfice du livret de conseils distribué au début et des quatre séances d’éducation diététique et physique. Dans la mesure où l’étude n’était pas en aveugle, il n’est pas exclu qu’il existe une légère surestimation de la réduction des fuites urinaires dans le groupe intensif. Ce d’autant que les participantes avaient été sélectionnées pour leur capacité d’adhésion à un programme d’amaigrissement.
N Eng J Med, 29 janvier 2009, p481-490.
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