De notre correspondante
« Nous avons découvert que les souris femelles ne parviennent pas à apprendre une tache spatiale après le début de la puberté, alors que cette tache était facilement acquise avant la puberté », explique au « Quotidien » le Dr Sheryl Smith (State University of New York).
« Ce déficit de l’apprentissage a la puberté est dû a une nouvelle forme de récepteur inhibiteur GABA-A, l’alpha4-bêta-delta, qui s’accroît dans une région du cerveau importante pour l’apprentissage, l’hippocampe. Les souris qui n’expriment pas ce récepteur ne présentent alors pas de déficits de l’apprentissage. Ce récepteur alpha4-bêta-delta GABA-A possède des propriétés uniques car il est inhibé par un stéroïde libéré par le stress, la THP ou tétrahydroprogestérone ou allopregnanolone. En inhibant ce récepteur, la THP améliore l’apprentissage à la puberté, ce qui suggère qu’un stéroïde du stress peut faire régresser les déficits de l’apprentissage a cette période ».
En gros entre 12 et 15-16 ans.
« Chez les humains, il est reconnu que la capacité à apprendre une seconde langue ou certaines taches visuo-spatiales, comme les jeux vidéos, est réduite après la puberté. Ceci a aussi été établi dans des études animales. Chez les humains, la diminution du potentiel d’apprentissage est plus visible chez les enfants qui ont déjà des difficultés d’apprentissage, tandis que chez les enfants surdoués elle peut ne pas exister. La durée de ce déficit se situerait de la puberté au début de l’adolescence, en gros entre 12 et 15-16 ans ».
Cette étude a deux conséquences. Premièrement, elle implique que le stress léger améliore en fait l’apprentissage à la puberté. Des études humaines suggèrent que le stress par la motivation interne pourrait être le plus efficace. Deuxièmement, ceci suggère que des médicaments ciblant le récepteur alpha4-bêta-delta GABA-A pourraient offrir une possibilité thérapeutique pour améliorer les problèmes d’apprentissage à l’adolescence.
« Ainsi, les déficits d’apprentissage à la puberté sont liés à des mécanismes cérébraux qui pourraient donc être traités. Il faut souligner que le stéroïde du stress, l’allopregnanolone, réduit la capacité d’apprentissage chez les adultes et avant la puberté, alors qu’il a l’effet opposé à la puberté où il l’améliore ».
« Puisque nous avons utilisé jusqu’ici seulement des souris femelles, nous envisageons maintenant de comparer des souris mâles à la puberté et à l’âge adulte », conclut le Dr Smith.
Science 19 mars 2010, p 1515.
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