La prévention du pied diabétique reste toujours le parent pauvre de la diabétologie, avec à la fois peu d'études, peu de données et une relative faible participation des médecins traitants au dépistage de la neuropathie périphérique chez les patients diabétiques.
L'utilisation du monofilament n'est pas si pratique et reproductible en clinique, car la force de pression exercée sur le filament peut varier facilement. Le diapason gradué représente ainsi une alternative sans doute trop négligée.
À partir d'une grande base de données de la région parisienne, les auteurs ont comparé chez 2 485 patients DT2 la valeur prédictive du diapason gradué et du monofilament sur la survenue d'un ulcère après 2 ans de suivi. Parmi ces patients, 119 (5 %) ont développé un ulcère. Ceux qui ont développé un ulcère avaient initialement un test au diapason gradué altéré, avec un score de 3,1 ± 2,5 versus 5,1 ± 2,2 (p < 0,0001) en l'absence d'ulcère. De même, 40 % des patients avec un ulcère ne percevaient pas le monofilament versus 14 % chez ceux qui n'ont pas eu d'ulcère.
La valeur prédictive du diapason était supérieure à celle du monofilament (aire sous la courbe ROC de 0,72 vs 0,63, p = 0,009). Les facteurs déterminant la survenue d'un ulcère étaient l'HbA1c et la microalbuminurie.
Ces résultats incitent donc à utiliser le diapason gradué pour identifier les patients diabétiques à risque de plaie du pied. Les auteurs ne précisent pas si la combinaison des deux approches (diapason et monofilament) permettrait une meilleure estimation du risque de lésions distales, ce qui paraît cependant probable.
CHU Rennes
D'après la communication de S Franc (CAD 34)
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