LES NÉPHROLOGUES sont intrigués par ce qui est appelé le « paradoxe de l’obésité » : alors qu’on s’attendrait au contraire, chez les dialysés un indice de masse corporelle élevé est associé à une meilleure survie. Face à ce paradoxe, l’équipe de Kamyar Kalantar-Zadeh (LABioMed, Harbor), a émis l’hypothèse qu’un très faible niveau de graisse corporelle (moins de 10 %) pourrait être un important facteur prédictif de mortalité.
En utilisant une technique appelée « interactance proche de l’infrarouge », son équipe a mesuré le pourcentage de graisses corporelles chez 671 dialysés de huit centres de dialyse californiens. Ils ont ensuite comparé la mortalité à cinq ans des patients en fonction du pourcentage de leur masse grasse. Résultat : le taux de mortalité le plus élevé était observé chez les patients qui avaient moins de 10 % de masse grasse corporelle ; cette mortalité était de 2,5 à 3 fois plus élevée que chez les sujets qui avaient un pourcentage de masse grasse de 20 à 30 %. Cette augmentation du risque de décès persistait après ajustement pour l’âge, l’origine, le sexe, les comorbidités et les résultats de laboratoire. L’analyse montre que la relation entre masse grasse et mortalité est linéaire. « Plus élevée est la masse grasse, plus longue est la survie », indiquent les auteurs.
Les chercheurs signalent toutefois que la masse grasse a été mesurée au niveau de la graisse sous-cutanée de l’avant-bras, ce qui peut être différent de la mesure de la graisse intra-abdominale.
• Charbon activé
Le charbon activé pourrait constituer une nouvelle approche contre le taux élevé de maladies cardiaques chez les patients ayant une maladie rénale avancée, selon des résultats préliminaires présentés à San Diego. Ces patients, on le sait, ont des taux élevés d’athérosclérose et de décès d’origine cardio-vasculaire. Des travaux de recherche ont suggéré que le charbon oral activé (connu pour son utilisation dans les intoxications) a un effet bénéfique dans les maladies rénales. L’équipe de Valentina Kon (Vanderbilt University) a testé le charbon activé AST-120 chez des souris génétiquement manipulées pour développer une athérosclérose. Les effets de ce charbon activé ont été étudiés à différents niveaux de masse rénale. Chez les animaux dont la masse rénale était profondément réduite, le traitement par AST-120 a induit une régression spectaculaire de l’athérosclérose. Cela même quand le traitement était différé. L’amélioration était indépendante d’une modification de la pression artérielle ou du cholestérol. L’effet du charbon acrivé semblait plutôt lié à une baisse de l’inflammation au niveau des vaisseaux. D’autres travaux sont nécessaires pour savoir si l’AST-120 donne des bénéfices similaires chez l’homme.
• Néphropathie lupique
La néphropathie lupique risque-t-elle de récidiver sur un greffon rénal ? Jusqu’à présent, les travaux sur le sujet ont été contradictoires. C’est dire l’intérêt d’une nouvelle étude, conduite par Gabriel Contreras et coll. (Miami). Les chercheurs ont étudié les dossiers de 6 850 patients atteints d’un lupus avec néphropathie lupique, qui ont reçu une transplantation rénale entre 1987 et 2006. Résultat : la néphropathie lupique se développe rarement sur les greffons rénaux ; elle n’a été observée que chez 2,4 % des patients. Quand elle survient, elle quadruple le risque d’échec de la greffe. Cela dit, le risque global de perte du greffon attribuable au lupus n’est que de 7 %.
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