La prévalence du diabète est plus forte chez les hommes que chez les femmes. Cependant, il a été suggéré que la lignée maternelle joue un rôle plus important dans la transmission du risque de diabète de type 2 (DT2). Cette étude française, réalisée dans la cohorte DESIR, a analysé l'héritabilité vis-à-vis du DT2 selon la présence et la nature des antécédents familiaux.
Au total, 1 864 hommes et 1 965 femmes ont été suivis prospectivement pendant 9 ans. L'incidence du diabète a alors été plus importante chez les hommes (7,3 %) que chez les femmes (3,2 %). L'âge au diagnostic était similaire pour les deux sexes (57 ans). Les femmes avaient un peu plus fréquemment des antécédents familiaux de diabète au premier et deuxième degré que les hommes (31 vs 28 %, p = 0,04).
La présence d'antécédents familiaux de diabète au premier degré était associée à une augmentation significative du risque de développer un diabète au cours du suivi chez les femmes (OR = 3,2 ; IC95 [1,8 – 5,3]) mais pas chez les hommes (OR = 1,2 ; IC95 [0,7 – 1,9]). La différence entre les sexes était significative (p = 0,004).
Les auteurs ont alors étudié si le fait que ce soit le père ou la mère qui ait été diabétique influençait l'excès de risque pour les enfants. Chez les femmes, le surrisque était significativement plus marqué lorsque c'était la mère qui était diabétique (OR = 4,2 ; IC95 [2,2 – 7,6]) par comparaison au père diabétique (OR = 2,3 ; IC95 [1,1 – 4,7]). Chez les hommes, il n'était pas noté de différence selon le sexe de l'antécédent familial.
Chez les femmes, il existait une relation dose-dépendante entre le nombre de cas familiaux de diabète et le risque de diabète incident au cours du suivi (la prévalence maximale étant atteinte pour les individus ayant 3 personnes différentes avec un diabète au premier et deuxième degré).
Score génétique
De manière intéressante dans cette étude, la présence d'antécédents familiaux de diabète n'était pas associée à un score génétique de risque validé, fondé sur la somme de 65 variants génétiques différents connus pour être liés au DT2.
Dans une analyse multivariée, l'excès de risque de diabète incident associé à la présence d'antécédents familiaux de diabète était indépendant de ce score génétique, ce qui suggère que la prédisposition familiale au DT2 ne s'explique pas entièrement par les variants moléculaires déjà identifiés.
Les auteurs suggèrent que des mécanismes épigénétiques pourraient rendre compte de la transmission maternelle plus marquée du risque de diabète. Les mécanismes à l'origine de la plus grande susceptibilité des femmes vis-à-vis de l'hérédité familiale pour le diabète ne sont pas en revanche connus.
CHU Rennes
D'après la communication de B Balkau (CO 14)
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